Rachid Taxi dénonce les mensonges du maire du Blanc-Mesnil

 Rachid Taxi dénonce les mensonges du maire du Blanc-Mesnil

Grand Corps Malade. © AFP


 


Le concert de Grand Corps Malade qui devait avoir lieu le 21 mai au Blanc Mesnil a été annulé par le maire UMP par crainte de voir Rachid Taxi (présent sur un duo) en faire une tribune politique. L’incriminé n’en revient toujours pas.


 


« Tout ça est faux, je le défie de trouver une insulte de ma part à son égard ou une preuve de mon soi-disant militantisme d’extrême gauche ». Au téléphone Rachid Taxi à la voix calme mais il ne cache pas son incompréhension.


Tout débute lundi 11 mai lorsqu’il reçoit un coup de téléphone de Jean-Rachid le producteur de Grand Corps Malade, « j’ai d’abord cru à une blague » avoue-t-il. Malheureusement tout est vrai. Le maire de Blanc-Mesnil, poussé par on ne sait quoi, réclame au slameur de ne pas faire monter Rachid Taxi sur scène pour interpréter leur duo "Inch Allah". « J’ai rencontré le directeur des affaires culturelles, en présence de témoins, pour faire part de ma bonne foi et m’engager, par écrit, à ne pas utiliser l’espace scénique comme tribune politique ».


Un effort vain puisque l’édile fait annuler le concert deux jours plus tard. Les motivations laissent perplexes Rachid Taxi, « il m’accuse d’être un militant d’extrême gauche alors que je n’ai jamais adhéré à aucun parti, de l’avoir insulté à plusieurs reprises alors que c’est faux ». Visiblement son assiduité aux conseils municipaux et ses différentes questions ont suffi à Thierry Meignen pour le classer comme opposant politique. « Il m’a accusé de vouloir transformer le concert en meeting politique et de rendre les spectateurs prisonniers. C’est hallucinant » déclare Rachid.


 


Un nouveau concert aura lieu dans un collège du Blanc-Mesnil


Entre temps les choses se sont envenimées avec Grand Corps Malade qui a déclaré à l’édile qu’il faisait « venir qui il voulait sur scène ». Thierry Meignen a contrattaqué en taclant le slameur sur le prix de sa prestation (21.000 euros) et sur ses exigences (4 bouteilles dans sa loge, on a vu pire).


Suite à l’annulation, le slameur dionysien a fait part de son intention de porter plainte contre la mairie pour rupture abusive de contrat. Fleur Pellerin, la ministre le Culture a indiqué sur Twitter qu’il s’agissait d’une « annulation honteuse » et d’« une décision politique contre la liberté de création ».


Stéphanne Troussel, le président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis lui a proposé de jouer dans un des collèges du Blanc Mesnil, une main tendue saisie au vol par le slameur, « cela sera surtout symbolique, pour protester contre la censure » et il promet déjà, « bien sûr » que son ami Rachid Taxi sera là pour chanter avec lui.


En attendant qu’une nouvelle date soit fixée, Rachid Taxi essaye de comprendre les motivations du maire, « j’ai l’impression qu’il veut faire disparaître toute forme d’opposition ». Et face aux accusations et au jugement hâtif, « comme si un policier m’arrête alors que je démarre ma voiture en me disant, "vous alliez griller le feu" », Rachid Taxi se demande s’il ne va pas « évoquer la diffamation ».


 


Jonathan Ardines