Le régime d’apartheid et l’antisémitisme

 Le régime d’apartheid et l’antisémitisme

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en train de discourir lors du 5e Forum mondial de lutte contre l’antisémitisme


 


« Nous, militaires israéliens, appelons Israël à stopper sa stratégie d’occupation », l’article publié par le quotidien « Le Monde » ne laisse aucun doute sur la nature du régime d'apartheid imposé par l’état hébreu aux Palestiniens, où des milliers de familles vivent dans des ruines, des enfants sont tirés au quotidien comme des lapins, des pêcheurs palestiniens se font mitrailler dans la zone « autorisée », des malades ne peuvent pas se faire soigner, le tout sous les provocations les plus abjectes de colons impunis, voire même encouragés dans leur racisme anti-palestinien.


 


Va-t-on passer par les armes ces soldats israéliens qui font honneur à leur profession et honte à leur gouvernement ? Va-t-on les considérer comme des « traîtres », comme le sont ces opposants à la guerre passés régulièrement à tabac par les militants d’extrême droite, dont les contre-manifestations haineuses sont devenues systématiques.  


La question mérite d’être posée à l’heure où le Forum mondial biennal pour la lutte contre l’antisémitisme vient de clore ses travaux sur une menace à peine voilée visant tous ceux qui se permettraient désormais de critiquer Israël.


« L’adoption d’une définition juridique formelle de l’antisémitisme. Cette définition inclut les attaques contre la légitimité de l’État d’Israël et la négation de l’Holocauste. Le renforcement de la législation contre l’antisémitisme et la formation de la police à mieux faire respecter les lois existantes. Les ministères de l’Éducation en Europe doivent promouvoir l’éducation à la tolérance religieuse et la préservation de la mémoire de l’Holocauste. » peut-on lire dans le communiqué publié par le Forum, qui est géré par le ministère des Affaires étrangères d’Israël.


Lors de cette conférence au sommet, inaugurée par les discours arrogants du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou (Likoud, extrême droite laïque), du ministre de la Diaspora Naftali Benett (Foyer juif, extrême droite religieuse), l’"imam de Drancy", le très controversé Hassen Chalghoumi, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, le maire ( toujours PS) de Sarcelles, François Pupponi et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Roger Cukierman, étaient aux premières loges.


Pour revenir à la France où la parole raciste s’est effectivement bien libérée, il faut noter que l’antisémitisme visent en premier lieu ces frères ennemis que sont « les arabomusulmans », sachant que les arabes sont autant sémites que les hébreux, (pour ceux qui ne le savent pas encore, la langue arabe fait partie des langues sémitiques comme l'hébreu, ou l'araméen….). Ainsi, les premiers à souffrir de ce racisme en hausse ne sont plus les juifs mais bien les musulmans.


A la lecture du dernier Todd « Qui est Charlie ? » on se rend vite compte que « L'islamophobie » est en hausse dans la patrie de Voltaire au moment où les musulmans sont montrés partout du doigt quel que soit leur degré d’appartenance à cette communauté. Emmanuel Todd va jusqu'à dénoncer le passage à tabac systématique de « la religion d'un groupe faible et discriminé » déplorant que «le blasphème soit sur sa propre religion ne devrait pas être confondu avec le droit au blasphème sur la religion d'autrui» et à déplorer que l'on puisse s'autoriser à moquer. L’essentialisation des Français musulmans va encore plus loin puisque ceux ci sont supposés s’abreuver à la même matrice idéologique.


Encore une fois, le gouvernement israélien essaie d’institutionnaliser et d’instrumentaliser l’accusation d’antisémitisme pour détourner et bloquer les critiques formulées à son encontre. Et il trouve malheureusement des voix pour relayer ses thèses dans l’Hexagone.


 


Abdellatif El azizi