Jalloul Ayed, éliminé de la course à la présidence de la BAD
Aujourd’hui jeudi 28 mai 2015 de tient l’élection du nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), en marge de l’assemblée annuelle du conseil des gouverneurs à Abidjan. Parmi les anciens favoris, le tunisien Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances, finalement éliminé.
MAJ : Malgré les atouts de son CV, Jaloul Ayed a donc été éliminé de la course de la présidence de la BAD. Des huit candidats en lice, cinq ont été remerciés, dont Ayed, les candidats du Mali, de l'Ethiopie, du Sierra Leone et du Zimbabwé. Les trois candidats restants sont le tchadien Kordje Bedourma (le favori) le nigérian, Akinwumi Adesina et de la cap-verdienne Christinia Duarte.
L’Algérie et la Libye n’ont pas accordé leurs votes au candidat de la Tunisie, ce qui fut décisif…
8 candidatures avaient été retenues par l’actuel secrétariat général de la BAD. L’usage veut que la BAD pratique l’alternance d’un anglophone et d’un francophone à la présidence. Après l’anglophone M. Kaberuka, cette année c’est au tour d’un président francophone de prendre la tête de cette institution créée dès 1964, ce qui rend au moins quatre candidatures d’ores et déjà en ballotage défavorable.
Dans le contingent francophone, Jalloul Ayed, qui représente la région Afrique du Nord détenant 21% du capital de la BAD, partait en outsider. Mais l’implication grandissante du nord dans la capitalisation de l’institution et une « prestation distinguée » lors du grand oral d’hier mercredi selon les observateurs, lui permettent d’accéder au statut de favori pour la prestigieuse fonction.
En embuscade, l’autre candidat francophone, le malien Birima Boubacar Sidibé, a pour plaider sa cause le lobby quinze états membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Une procédure de vote complexe
Pour succéder au rwandais Donald Kaberuka, dont le mandat arrive à échéance le 1er septembre, il faut obtenir une double majorité : celle au sein des 53 membres régionaux (les pays africains), et une deuxième au sein des 77 pays membres de la BAD car l’actionnariat n’est pas l’apanage des pays africains seuls (60% du capital), mais appartient aussi à 24 membres non-régionaux dont les Etats-Unis, le Brésil, le Japon et l’Arabie Saoudite…
Ayant acquis une réputation d’« éternel candidat » après une longue carrière notamment au Maroc (Citibank puis Banque marocaine du commerce extérieur), un temps pressenti pour être candidat au poste de PDG de Tunisair puis à celui de chef de gouvernement en 2014, l’ancien ministre des Finances de Béji Caïd Essebsi, qui est aussi compositeur et joueur de piano, se vante d’avoir un meilleur CV que ses concurrents. « Si je suis élu à la présidence de la BAD, j’écrirai la plus belle symphonie pour l’Afrique que je n’ai jamais écrite », assure-t-il.
Les résultats du vote pourraient n’être connus que demain vendredi 29 mai. Si elle a brillé par son absence lors de la cérémonie inaugurale de cette assemblée, la Tunisie reste dans le peloton de tête avec « un poids lourd de la finance », d’autant qu’en 2014, la BAD avait décidé de regagner la Côte d’Ivoire en déménageant son siège et de ses centaines d’employés, après une décennie passée à Tunis. Après ce départ à contrecœur, la banque pourrait avoir à cœur d’offrir un ultime cadeau de consolation à son ancien pays hôte.
S.S