Le Raid débarque chez le co-président de l’Union juive française pour la Paix en croyant qu’il a assassiné sa femme
C’est toujours le même procédé. Il est 3h50 et le Raid débarque chez Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), qui vit à Marseille. Portes enfoncées, l’unité d’élite de la police française n’y va pas par quatre chemins pour arrêter Pierre Stambul, soupçonné d’avoir assassiné sa femme.
Un individu les a appelés. Bien entendu, il s’agit d’un canular téléphonique qui rappelle ce qu’ont vécu il y a quelques mois d’autres militants juifs anticolonialistes.
« A une heure du matin, le téléphone sonne très longuement. Je finis par décrocher et ça raccroche. Je pense tout de suite à Ulcan (NDLR : le hacker franco-israélien, grand amateur de canulars téléphonique et responsable en partie de la mort du père d’un journaliste de Rue 89) et je fais le choix malheureux de laisser le téléphone décroché », raconte Pierre, à sa sortie de sa garde à vue qui a duré plus de sept heures.
« J’ai été menotté une heure. L’arrestation a été un peu violente. Sarah (NDLR : sa femme) que je suis censé avoir assassiné est là. Sa présence aurait dû calmer les policiers. Ce n’est pas le cas », regrette le co-Président de l’UFJP.
Emmené au commissariat du 8ème arrondissement de Marseille, rue Haifa (ça ne s’invente pas), il restera pendant sept heures en garde à vue, période durant laquelle, on lui prendra ses empreintes digitales. « J’ai eu un seul interrogatoire où je leur ai raconté ce qu’il s’était passé avec d’autres militants. Je leur ai dit que c’était sans doute un coup d’Ulcan. Je leur ai également parlé des menaces de la Ligue de défense juive et du journal JSS News. En vain…», continue Pierre, qui aurait aimé recevoir « des excuses » de la part des policiers.
Toujours sous le choc, Pierre Stambul n’a pas perdu une minute et a pris la route pour Toulouse afin d’être présent ce soir à une conférence. « Tout porte à croire que ce canular téléphonique inadmissible visait à m’empêcher d’assurer mon intervention », croit savoir le co-président de l’UJFP.
Le thème de la soirée, organisé conjointement par l’UJFP et le mouvement de boycott BDS, étant « Antisionisme/ Antisémitisme : À qui profite l’amalgame ? »….