L’ODSE demande à Hollande de tenir ses engagements
L’observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) va investir plusieurs villes de France, ce mardi 16 juin, pour « réclamer au président de tenir ses engagements ».
Il l’avait promis, il ne l’a pas fait. François Hollande s’était engagé à mettre fin à la terrible réforme du droit au séjour pour soins (en place depuis 2011) qui permet l’expulsion de personnes gravement malades vers des pays n’offrant aucune garantie d’accès aux soins.
Face à « la constante dégradation des conditions d’accès au séjour pour soins et une accélération sans précédent des placements en rétention de malades étrangers en vue de leur expulsion », l’ODSE (qui regroupe diverses ONG et associations) a décidé de marquer les esprits. « Pour nous, rien ne peut justifier de sacrifier la vie de personnes malades ». Et pour bien faire entendre cette voix, plusieurs centaines de militants ont investi ce mardi des lieux symboliques de plusieurs villes de France, Nantes, Toulouse, Lyon, Paris afin de dénoncer cette politique.
Des pratiques illégales se généralisent
« Ce que l’Etat réserve désormais à de nombreux malades étrangers, c’est bien un couloir de la mort qui ne dit pas son nom » dénonce l’observatoire. L’ODSE évoque des personnes atteintes du VIH, d’une hépatite ou d’un cancer, résidant en France, « parfois depuis de nombreuses années », et que l’Etat décide d’expulser sans se préoccuper de leur vie.
Selon eux, des pratiques illégales tendraient à se généraliser, « certains préfets court-circuitent les avis des médecins, certains médecins ignorent délibérément les circulaires du ministère de la santé » avec au final un même résultat, l’enfermement ou l’expulsion de personnes gravement malades.
L’ODSE cite l’exemple d’une femme séropositive, en France depuis bientôt 10 ans, dont le renouvellement du titre de séjour vient d’être refusé et remplacé par une obligation de repartir en République démocratique du Congo « où elle ne pourra avoir accès aux traitements VIH » (seuls 15% des malades congolais avaient accès aux traitements antirétroviraux en 2013).
Vivant sous la menace, certains y laissent leur santé, d’autres y laissent la vie. Un destin qui ne semble pas préoccuper notre président outre mesure. Tant que ces gens-là ne meurent pas en France…
Jonathan Ardines