« Guerre de civilisation » : A qui profite le crime ?
Au lendemain de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier, Manuel Valls, est monté sur ses grands chevaux sur l’antenne d’Europe 1 : « La lutte contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical est une guerre de civilisation que nous ne pouvons pas perdre. »
« Nous vivons dans un monde où cette menace sera constante, à un niveau très élevé, et il n’y a pas de risque zéro. » Mais « la bataille se joue aussi au sein de l’islam, entre un islam humaniste et un islam obscurantiste, totalitaire ». « Guerre de civilisation » ! Le mot a été lâché.
On ne peut pas taxer Valls de légèreté, le personnage a montré qu’il sait ce qu’il veut et s’il a utilisé cette arme de « destruction massive » qui a été inventée par le clan Bush pour mettre le Moyen-Orient à feu et à sang, c’est qu’il a bien calculé l’impact qu’aurait cette formule assassine.
Comme on devait s’y attendre, c’est la droite qui s’est réjouie de voir Valls revenir à de meilleurs sentiments en employant la formule fétiche reprise maintes fois par Sarkozy.
La réaction du Front national qui surfe aisément sur le sujet a été de s’opposer à la formule, du moment que c’est le Premier ministre socialiste qui l’a utilisée : « Que la civilisation française dans ses grandes valeurs soit mise à mal, c’est une évidence », a de son côté déclaré le vice-président du Front national, Florian Philippot, sur France 3. Mais « si Manuel Valls parle de choc des civilisations, non ». « Ça, c’est la rhétorique qui a autorisé la guerre en Irak, celle de George Bush, une catastrophe », a-t-il précisé. Pour une fois, on ne peut que donner raison au numéro deux du FN.
En effet, ce qui se dessine, c’est une campagne de crimes contre l’humanité dont la majorité des victimes sont musulmanes et qui prépare les conditions objectives à une guerre plus large, à caractère confessionnel qui devrait embraser le Moyen-Orient en mettant aux prises les chiites aux sunnites. Le second épisode de ce film macabre mettra aux prises l’Iran et l’Arabie saoudite.
Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, il faut poser les vraies questions : à qui profite le crime ? Le seul pays à tirer les marrons du feu du chaos qui s’installe au Moyen-Orient, c’est Israël. Comment croire une seconde que des milliers d’hommes rassemblés sous la bannière de l’Etat Islamique puissent se mouvoir aussi aisément entre les frontières irako-syriennes sans que les Etats-Unis ne soient au parfum ?
L’horreur qui se déroule sous nos yeux dans cette région du monde avec ses conséquences dramatiques sur les pays d’Afrique du Nord et des dégâts collatéraux en France ne peut se faire qu’avec l’approbation secrète de l’administration des Etats-Unis. L’administration américaine, quelles que soient ses orientations politiques ne fait rien dans cette région sans que l’allié hébreu n’y trouve son compte. Même si d’aucuns évoquent la brouille entre Obama et Netanyahou, il ne faut pas oublier que la communauté juive a voté à plus 78 % pour Obama.
Or, il est de notoriété publique que l’administration américaine est sous la coupe de l’Aipac (American Israel Public Affairs Committee), un lobby pro-israélien américain dont le but est de veiller à renforcer l'alliance stratégique qui lie, depuis 1948, l'État hébreu aux Etats-Unis.
Cerise sur le gâteau, l’Aipac est fortement lié au lobby du commerce des armes (National Rifle Association). Ainsi, non seulement les Américains permettent à Israël de détourner à moindres frais l’opinion publique internationale du problème palestinien mais de plus, ils ouvrent aux vendeurs de mort un marché d’une prospérité sans précédent. Si cela occasionne quelques décapitations de plus ou de moins, ce ne sera rien, comparé aux millions de décès occasionnés par les guerres des Etats-Unis contre l’Irak ou l’Afghanistan, pour ne citer que ces deux pays.
Voilà la réalité de cette « guerre de civilisations » évoquée par ce bon vieux franc-maçon de Valls, qui correspond en fait à un scénario conçu avec soin dans les locaux du département d’Etat de Mr Obama et où Netanyahou et Al Baghdadi jouent le rôle d’acteurs principaux.
Abdellatif El Azizi