Education à Saint-Denis : « Une vraie situation de discrimination »
Le 20 novembre dernier, l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, 19 parents d'élèves du collectif du « Ministère des Bonnets d'ânes » ainsi que le maire de Saint-Denis, Didier Paillard, avaient saisi le Défenseur des droits suite aux conditions inacceptables dans lesquelles s'était effectuée la rentrée 2014. Après des mois de combat, en début de vacances estivales, le Défenseur des droits a enfin donné raison aux parents d'élèves et enseignants de Saint-Denis.
Situation de discrimination
C'est en début de semaine dernière, alors que tous se préparaient à partir en vacances, que la réponse du Défenseur des droits est tombée : « Les élèves dyonisiens ont été placés dans une situation défavorable aboutissant à une rupture du principe à valeur constitutionnelle d'égalité devant le service public ».
Mounir Othman, parent d'élève et membre des Bonnets d'ânes, est soulagé : « Le défenseur des droits décrit une vraie situation de discrimination. Ajoutant que le service public de l'éducation n'est pas à la hauteur dans notre ville et que nos enfants en pâtissent ». Ce dernier se félicite qu'une institution d'Etat fasse enfin le même constat que le collectif dionysien.
Une rentrée sous surveillance
Le Défenseur des droits a également indiqué vouloir porter une attention toute particulière sur les conditions de la rentrée prochaine. Les parents d'élèves, enseignants et élus de Saint-Denis avaient déjà prévu un dispositif spécial, un contrôle citoyen de la rentrée : « Dans chaque école, nous aurons un élu, un enseignant, un parent qui feront le contrôle de la rentrée. Le trio listera tout ce qu'il manque dans chaque école : vérifier le nombre d'élèves par classe, le nombre d'enseignants manquants, en espérant qu'il n'y en ait pas … ».
Un espoir ?
L'année scolaire se termine donc sur une note plus optimiste du côté du "Ministère des Bonnets d'ânes". Toute une année où parents d'élèves et enseignants ont travaillé main dans la main afin d'obtenir une meilleure éducation à Saint-Denis. Mounir Othman est plutôt satisfait mais ne baisse pas la garde : « C'était nécessaire mais j'espère qu'à l'avenir, nous, parents d'élèves, n'aurons plus besoin de demander et de nous battre pour avoir une éducation normale pour nos enfants ».
La prochaine rentrée à Saint-Denis sera donc scrutée avec attention mais, en attendant, les parents d'élèves et enseignants qui se sont battus toute l'année, auront bien mérité leurs vacances.
F. Duhamel