Logement à Bagnolet-Montreuil : Les migrants, ces indésirables
Les expulsions estivales continuent dans la plus grande discrétion. En début de semaine dernière, un groupe de migrants Baras, squattant dans un Pôle emploi inutilisé de Bagnolet depuis leur expulsion d'un autre squat de Montreuil l'année passée, s'est vu notifier une prochaine expulsion par le tribunal. Jeudi dernier (23 juillet), à Montreuil, un autre groupe d'une cinquantaine de personnes s'est vu délogé de force d'un logement de fortune. Les migrants ne semblent pas être les bienvenus.
Hors de Montreuil
Présent lors de l'expulsion du groupe de Montreuil, le porte-parole des Baras de Montreuil-Bagnolet raconte : « Il n'y avait personne pour nous aider. Nous avons même laissé nos sacs, ils [Les forces de l'ordre, ndlr] nous ont dit qu'on ne pouvait pas les récupérer (…) Ils ont tenté de nous envoyer de force dans le métro mais nous avons refusé. Finalement nous avons fait le tour de Montreuil avec des CRS qui nous suivaient partout où nous allions (…) Ils nous ont dit qu'il fallait essayer d'aller hors de Montreuil ». Comme souvent, au cœur de l'été, les associations et autres témoins éventuels sont moins présents, une aubaine pour les forces de l'ordre.
Lettre ouverte
Le groupe de Montreuil se retrouve une nouvelle fois sans abri et fortement incité à quitter Montreuil. Quant aux migrants qui ont trouvé refuge dans un ancien Pôle emploi de Bagnolet, ils devront quitter les lieux avant le 23 septembre sous peine d'être expulsés. Alors qu'un semblant de routine avait commencé à s'installer, les migrants n'ont pas l'intention de partir sans rien dire : « Nous avons envoyé une lettre ouverte au préfet de la Seine-Saint-Denis ainsi qu'aux deux maires de Bagnolet et Montreuil. Pour l'instant, ils ne nous ont pas répondu… ».
Les 200 migrants de Bagnolet et leurs soutiens espèrent être reçus pour pouvoir discuter d'une solution de relogement pérenne. Mais à quel moment pourront-ils être reçus ? Il semble quand même assez peu probable que la situation se débloque avant la rentrée … Une situation qui attire moins l'attention que si tout cela se déroulait en plein Paris, à La Chapelle ou au quai d'Austerlitz, mais une situation tout aussi effarante.
F. Duhamel