Un arrêté uniquement pour les musulmans

 Un arrêté uniquement pour les musulmans

FRANCE


 


Julien Sanchez, maire frontiste de Beaucaire, a mis en place un arrêté qui interdit à certains commerces (tenus par des musulmans) d’ouvrir entre 23h et 8h du matin. L’édile est cité à comparaître le 1er septembre devant le tribunal de Nîmes.


 


Après le fichage des élèves, voilà celui des commerçants. A Beaucaire, Julien Sanchez, le maire FN, n’a visiblement plus envie de voir des commerces ouvrir la nuit. Enfin, seulement ceux tenus par les musulmans.


Au début du ramadan six commerçants ont eu la désagréable surprise de voir débarquer la police nationale et la police municipale pour leur stipuler qu’ils n’auraient plus le droit d’ouvrir entre 23h et 8h du matin. La raison ? Deux arrêtés pris par le maire, un « pour les épiceries, les primeurs et les commerces de distribution » et un autre pour « tous les commerces rue Nationale et rue Ledru Rollin ». « Le maire de Beaucaire a visé uniquement des commerces tenus par les musulmans explique Abdallah Zekri qui s’est constitué partie civile, « il faut savoir que tous les cafés tenus par des non-musulmans ont par contre le droit d’ouvrir jusqu’à 1h du matin comme le stipule l’arrêté du Préfet ».


Maître Aoudia, l’avocat des plaignants, a fait délivrer une citation directe à comparaître  à l’encontre du maire de Beaucaire, pour une audience le 1er septembre à 14h. A l’intérieur il est stipulé, « qu’il sera forcé de constater que ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d’origine maghrébine, appartenant à la confession musulmane ».


Ces deux arrêtés ont été pris au moment où débutait le ramadan et juste avant la période estivale, « qui représente l’activité commerciale la plus importante pour les commerçants visés » note l’avocat.


Le Préfet aurait demandé une modification mais pour le moment, les six commerçants reçoivent chaque soir, dès 23h01, la police pour les verbaliser. « C’est du harcèlement dénonce le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, on ne fait pas fermer six commerçants de la ville à cause de leur confession ».


Pour l’instant aucune explication n’a filtré de la mairie. En tout cas les faits sont très graves et comme le rappel M. Zekri, « un maire a le droit de modifier un arrêté préfectoral, mais dans ce cas, il doit le faire pour tout le monde ».


La chasse aux musulmans continue sur les terres du Front national.


Jonathan Ardines