Sept personnes enlevées devant le tribunal de Tunis par un commando

 Sept personnes enlevées devant le tribunal de Tunis par un commando


L’alerte a été donnée par l’avocat Anouar Awled Ali, président de l'Observatoire des droits et libertés, qui a confirmé au Courrier de l’Atlas que 7 personnes qui avaient laissés en état de liberté par un juge d'instruction au Tribunal de première instance de Tunis, ont été kidnappées vers 17h00 heure locale par des inconnus à bord de trois véhicules non identifiés roulant à vive allure.




 


Les prévenus avaient purgé la durée légale de 6 jours de détention provisoire (3 jours + extension de 3 jours). Le magistrat avait fixé leur comparution au 6 octobre prochain. 


 


Opération de barbouzes en plein jour ?


Selon le juriste, ses clients étaient poursuivis dans le cadre d’une affaire liée au terrorisme. Le procureur de la République en charge des affaires de torture venait de constater des traces de torture sur les corps d’au moins cinq d’entre eux, dont des traces de brûlures causées par des mégots de cigarettes et d'autres sévices corporels. 


Le procureur a promis aux victimes, poursuivies dans d’autres affaires, de leur fournir des certificats attestant de ces blessures, qui leur auraient permis d’effectuer des visites médicales au service de médecine légale de l'hôpital Charles Nicolle à Tunis dès le lendemain.


« Au moment de rejoindre leurs familles, les sept personnes ont été brutalement enlevées en quittant les geôles du tribunal. Nous ignorons où ils se trouvent à l'heure actuelle », a déclaré maître Awled Ali, sachant que les rues adjacentes de Bab Bnet étaient peu fréquentées en ces jours de canicule et de régime de la séance unique.


Le ministère public a été saisi de l’affaire et une enquête judiciaire sera ouverte pour enlèvement. Le ministre de la Justice et de l'Intérieur en plus de plusieurs députés de l’Assemblée des représentants du peuple ont été informés de cet incident. Plusieurs avocats sont aussitôt entrés dans un sit-in ouvert, dans l’enceinte du Tribunal, pour protester contre une « atteinte criante aux principe de l’Etat de droit ».


Mise à jour : Selon l'Observatoire des droits et libertés, une délégation parlementaire, emmenée par des avocats et l'élu Ghazi Chaouachi, s'est déplacée dans la nuit de mardi à mercredi à la Brigade anti terroriste de Gorjéni pour s'enquérir du sort des personnes enlevées.



L'affaire a par ailleurs été au centre d'un incident en session plénière de l'ARP, selon la députée Sayida Ounissi qui déplore que Samia Abbou ait été chahutée et que la parole lui a été coupée au motif que l'enlèvement n'était pas à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée.


Selon Mariem Mnaouar, sur place, les élus ont promis la constitution dès mercredi d'une commission parlementaire sur le sujet, composée essentiellement de médecins. Abdesattar Ben Moussa a également fait le déplacement au nom de la LTDH.


 


S.S