Migration : la mairie du 19ème prend sa part de responsabilités
Depuis le 31 juillet, plusieurs centaines de migrants occupent l'ancien lycée hôtelier Jean-Quarré dans le 19ème arrondissement de Paris. Avec cette occupation, les migrants et les associations qui les soutiennent ont placé la mairie de Paris face à ses responsabilités. Ainsi, la Ville a consenti à transformer l'ancien lycée en centre d'hébergement provisoire. Une décision que le maire du 19ème n'a pu qu'accepter.
Contrôle sanitaire
L'occupation du lycée Jean-Quarré ne semble pas enchanter François Dagnaud, maire du 19ème arrondissement. Via un communiqué ce dernier explique avoir mis les autorités parisiennes en garde contre les risques « notamment en matière de sécurité et compte tenu de la présence connue d’amiante » et affirme avoir saisi dès le début de l'occupation « le Préfet de Police afin qu’il s’assure du respect des normes ». Une visite de sécurité a eu lieu en début de semaine dernière, identifiant des travaux qui seront pris en charge par la Ville, comme l'a assuré Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris. Un problème qui ne semblait pas si urgent à régler tant que le bâtiment n'accueillait des classes-relais rattachées au collège Guillaume Budé…
Temporaire
L'occupation du lycée Jean-Quarré sera temporaire comme le précise Bruno Julliard : « Temporaire, c'est-à-dire pendant quelques années, en tous cas moins de dix ans ». Un flou qui n'est pas de nature à rassurer François Dagnaud quant à son projet de transformer cet ancien lycée en médiathèque et qui tient à rappeler que « cette réutilisation transitoire ne pourra se faire au détriment du projet de médiathèque (…) qui devra se concrétiser avant la fin de cette mandature ».
Partage équitable
Mis devant le fait accompli par la Mairie de Paris, elle-même forcée d'accepter cette occupation pour éviter de réitérer le fiasco de l'évacuation de La Chapelle, le maire d'arrondissement « consent » à accueillir les migrants : « le 19e prendra sa part de la mobilisation parisienne pour accueillir dignement des personnes en déroute ». Toutefois, craignant d'être dépassé par un afflux continue de migrants, ce dernier prévient : « je veillerai avec l’équipe municipale à ce que les capacités d’accueil soient équitablement réparties sur le territoire. D’autres sites devront sans doute être mobilisés dans le centre et à l’ouest de Paris ». Ce qui est, bien évidemment, très loin d'être fait.
Avec la solution du lycée Jean-Quarré, la mairie de Paris a gagné un peu de temps sur le problème de l'afflux de migrants. Reste à voir comment sera gérée la situation du campement du quai d'Austerlitz qui grossit de jour en jour.
F. Duhamel