Le Palestinien Mohammed Allan une nouvelle fois dans le coma

 Le Palestinien Mohammed Allan une nouvelle fois dans le coma

Cisjordanie


 


La Cour suprême israélienne a décidé de suspendre, ce mercredi 19 août, la mesure de détention administrative pesant sur le prisonnier palestinien Mohammed Allan, en grève de la faim depuis deux mois. Après s’être réveillé ce mardi 18 août, il a de nouveau été plongé dans un coma artificiel, jeudi 20 août, par ses médecins en raison d’une nouvelle dégradation de son état de santé.


 


Soupçonné d’appartenir au Jihad islamique, une organisation considérée par Israël comme terroriste, cet avocat de 31 ans est détenu depuis novembre 2014 de manière arbitraire. Il avait sombré dans le coma le 14 août après presque deux mois de grève de la faim.


Depuis le 18 juin, il n’a ingéré que de l’eau sans complément et a refusé tout traitement pour protester contre son maintien en détention administrative — une mesure inique renouvelable indéfiniment tous les six mois et permettant d’emprisonner quelqu’un sans lui notifier de charge.


« Pour le moment, en raison de l’état de santé du gréviste de la faim, l’ordre de détention administrative n’est plus en vigueur », a indiqué la Cour suprême dans son jugement qui a souligné : « Il va demeurer en soins intensifs ». « Sa famille et ses amis pourront lui rendre visite, pas en tant que prisonnier, (en respectant) les instructions médicales habituelles concernant les visites aux malades », a-t-elle ajouté.  


Pour ses proches, l'état de santé de Mohammed Allan, en danger de mort selon eux, est une raison suffisante pour le relâcher. « Nous réclamons sa libération immédiate. Son état est très mauvais et s’est encore dégradé ce matin et nous refusons que sa libération soit davantage retardée », a dit Adalah, l’une des organisations qui le soutiennent.


Lundi, le ministère de la Justice israélien avait expliqué que « l’Etat (était) prêt à envisager la libération [de Mohammed Allan] (…) s’il acceptait de quitter son pays pour aller à l’étranger pour une durée de quatre ans ». La proposition avait été immédiatement rejetée par l’avocat du jeune homme …


Mohammed Allan n’est pas le seul détenu palestinien à avoir commencé une grève de la faim pour dénoncer cette forme d’incarcération ou ses conditions de détention. Il pourrait toutefois être le premier qu’on nourrisse de force, en vertu d’une loi adoptée le mois dernier par les députés israéliens, autorisant les autorités à procéder ainsi en cas de mise en danger de la vie du détenu.


Une nouvelle loi contestée par nombre de médecins au nom de l’éthique.


Nadir Dendoune