Un grand syndicat américain rejoint le mouvement de boycott d’Israël : une première
La United Electrical, Radio and Machines workers of America rejoint le mouvement « Boycott Désinvestissement Sanction » (BDS) contre Israël en raison de sa politique envers les Palestiniens, rapporte le journal israélien de gauche Haaretz. Le puissant syndicat appelle le gouvernement américain à cesser son soutien envers Tel-Aviv.
Des travailleurs américains se rallient à la cause palestinienne
C’est une première : un syndicat américain de premier plan se solidarise de la campagne BDS. Les délégués des 35 000 membres de la United Electrical, Radio and Machines workers of America réunis en convention à Baltimore ont adopté en aout une résolution en faveur de la « justice et la paix pour les peuples de Palestine et d’Israël ». Le syndicat a également rejoint le boycott d’Israël, pointant notamment le « nettoyage ethnique de 750 000 Palestiniens en 1947-48 » et une « histoire jalonnée de violations des droits humains des Palestiniens ».
Une position ouvertement hostile à la politique américaine de soutien à l’État hébreu. Le syndicat demande d’ailleurs au gouvernement de mettre fin à son soutien à Israël et à pousser en faveur d’un accord de paix permettant aux réfugiés palestiniens de revenir sur leur terre. Une condition dont Tel-Aviv ne veut pas entendre parler et sur laquelle achoppent les négociations depuis plusieurs années.
Le boycott pour mettre fin à l’apartheid
Pour motiver cette résolution, les délégués ont expliqué qu’il s’agit de « faire pression pour qu’Israël mette fin à son apartheid envers les Palestiniens ». Ils rappellent que « des tactiques similaires ont aidé à l’arrêt de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 80 ».
Le ralliement de cet acteur de poids à la cause palestinienne a été permis par la rencontre entre le syndicat américain et des syndicalistes palestiniens à l’occasion du Forum social mondial qui s’est tenu en mars 2015 à Tunis.
BDS devient une « menace stratégique »
Autre revers pour Tel-Aviv : l’annonce par une chaine de supermarchés luxembourgeois de retirer les produits israéliens de ses rayons. Suite aux pressions de militants pro-palestiniens, la direction a décidé de suspendre les livraisons de son fournisseur israélien jusqu’à ce que celui-ci soit en mesure de lui prouver que ces produits ne proviennent pas des territoires occupés. Le groupe Cactus, deuxième plus grande entreprise du pays, compte 105 magasins. Cette suspension ne s’applique toutefois pas aux appareils de la société israélienne Sodastream, qui continueront à être vendus, selon la direction du groupe.
Après des débuts difficiles après son lancement en juillet 2005, la campagne BDS ne cesse de prendre de l’ampleur ces derniers mois, poussant plusieurs multinationales à revoir leur politique d’investissements ou d’achats avec leurs partenaires israéliens. En juin 2015, la campagne a ainsi été déclarée « menace stratégique » par le président israélien Reuven Rivlin, une terminologie habituellement utilisée pour qualifier le Hamas ou la menace nucléaire iranienne.
Rached Cherif