L’école au menu du petit-déjeuner de Melting Book
C’est le 7e rendez-vous de ce type qu’organise Nadia Henni-Moulaï, la journaliste et fondatrice de Melting Book. Ce matin, des invités sont venus réfléchir sur l’école française. Ca se passe, comme toujours au café Ruc, en plein cœur de Paris.
« Ecole élitiste pour tous : une fausse bonne idée? ». C’était la question posée au menu de ce désormais rendez-vous mensuel organisé par Melting Book, ce site internet qui référencie des experts diversifiés pour les medias ou pour des événements. Ce matin, pour ce petit déjeuner, étaient présents Peter Gumbel, journaliste britannique, auteur notamment de « Elites academy » (éditions Denoël) et « Ces écoles pas comme les autres » (Editions Vuibert), ainsi que François Dubet, sociologue, spécialiste des inégalités scolaires. Le reste de la table était composé de militants et entrepreneurs des quartiers.
Système le plus inégalitaire d’Europe
« Tous les systèmes scolaires produisent des élites ». François Dubet pose d’emblée le débat. Mais pour le sociologue, la France a cette spécificité de reposer sur un paradoxe, « on est à la fois un pays de l’égalité et on a cette obsession, celle de produire des élites ». De son côté, le journaliste Peter Gumbel rappelle que la France dispose du système le plus inégalitaire d’Europe.
Constat amer
« Cette école ne marche pas ! », assène François Dubet, très vite interrompu par une ancienne directrice d’école maternelle. « L’école ne peut plus rien toute seule », s’exclame Marie-Noël Rolly. Pour elle, « la coéducation parent-enseignant doit permettre d’aider les enfants à les tirer vers le haut ». Le constat est parfois amer : pour Yassine Djaziri, entrepreneur, « on rénove les quartiers mais beaucoup refusent de mettre leurs enfants dans les écoles à côté de chez eux. Alors qui est-ce que je sauve ? La République ou mes enfants ? ».
Chloé Juhel