Rentrée scolaire à Saint-Denis : les semaines d’après …

 Rentrée scolaire à Saint-Denis : les semaines d’après …

Saint- Denis


 


Le ministère de l'Education nationale se félicitait d'une rentrée 2015 réussie à Saint-Denis. Si l'an dernier, 500 enfants s'étaient retrouvés sans instituteurs, cette année il y avait bien un enseignant dans chaque classe, ce qui semble plutôt normal. Seulement, deux semaines après cette rentrée, certains enseignants et parents d'élèves relèvent déjà des problèmes …


 


Manque d'enseignants


Echaudés par un premier semestre 2015 marqué par les mobilisations et occupations d'école dans tout le département de la Seine Saint-Denis, le ministère de l'Education nationale et plus particulièrement la mairie de Saint-Denis ont tout fait pour que le jour de la rentrée se passe au mieux. Pourtant, dès le premier jour, les parents d'élèves et enseignants du collectif des Bonnets d'Ane, veillant à l'amélioration de l'éducation à Saint-Denis, avaient vu venir le coup : « Ce qui nous a inquiété dès le jour de la rentrée c'est que tous les remplaçants étaient déjà en poste. Du coup, dès les premiers congés maladie, arrêts de travail et autres, il manquera du monde pour remplacer ». Il y a donc eu du mieux à Saint-Denis mais tous les problèmes ne sont pas résolus.


 


Education prioritaire ?


Annoncée depuis plusieurs mois, la refondation de l'Education prioritaire est entrée en vigueur en cette rentrée. Pour les Bonnets d'Ane, les changements sont trop timides comme le confirme Mounir Othman, parent d'élève et membre du collectif : « Le dispositif d'éducation prioritaire très pauvrement doté. La réforme de l'éducation prioritaire était pourtant annoncée en grande pompe, nous n'en voyons pas la réalité sur le terrain. Il manque toujours des maîtres spécialisés en RASED[Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, ndlr] ». Malgré la refondation, pour l'instant le problème reste le même, il manque de moyens.


 


Etre parent d'élève à Saint-Denis


Mis en place cette année, le dispositif de surveillance citoyenne de la rentrée semble avoir porté ses fruits, même si les différentes occupations d'école et manifestations ont certainement joué un grand rôle. Mais pour le membre des Bonnets d'Ane cela montre surtout une chose : « Ici à Saint-Denis, on ne peut pas être parents d'élèves comme les autres en France.Il faut être tout le temps vigilants, tout le temps mobilisés. C'est fatiguant. Nous aimerions bien vivre l'école de nos enfants un peu sereinement aussi ».


 


Une vigilance de tous les instants qui commence dès à présent. Si pour l'instant les parents d'élèves et enseignants attendent de voir comment tout cela va se développer, ils n'hésiteront pas à se mobiliser une fois de plus pour avoir « un espoir de réussite pour leurs enfants ».


 


F. Duhamel