Le signe religieux, principal frein pour faire carrière
Le Medef a fait, ce matin 7 octobre, le bilan sur la question de la perception de l’égalité des chances en entreprise par le biais de son 4e baromètre national. Principal résultat : un salarié du privé sur deux craint aujourd’hui d’être discriminé.
Armelle Carminati, la présidente de la Commission « Innovation sociale et managériale » du Medef, annonce la couleur. « L’égalité des chances, c’est une question de confiance. Ce pari, on le fait depuis longtemps au Medef, mettait sur la table l’idée d’un pacte diversité. C’est une politique active que nous menons au Medef. On a un devoir de vigilance pragmatique sur ce terrain-là ». L’enquête a recueilli les impressions des salariés en proposant notamment quelques scenarii dont ils pourraient un jour être acteur. Au total, 1 000 salariés du privé ont été interrogés, entre le 22 juin et le 1er juillet dernier. Ils ont répondu à ces questions via internet.
L’âge, le genre et le niveau de diplôme
Concernant les résultats, ce qui ressort, c’est la crainte d’être discriminé dans son entreprise ou au moment d’un recrutement qui a augmenté de 5 points par rapport à l’année dernière: 1 salarié sur 2 répond oui. La crainte est plus élevée chez les femmes. Qu’est ce qui créé cette crainte ? L’âge arrive en tête des préoccupations, suivent le genre et le niveau des diplômes.
Signe religieux et clientèle
L’état de santé altéré et le port d’un signe religieux visible sont les principaux freins identifiés pour faire carrière. S’agissant du contact avec la clientèle, le port d’un signe religieux pose le plus de problème. Concernant la question d’occuper un poste à responsabilité, c’est le fait d’être une personne noire qui est le plus problématique.
L’origine, première cause de discrimination
Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits, en charge de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, voit en ce baromètre « un outil précieux ». « L’origine est la première cause de discrimination. Le lieu de résidence est le dernier et le 20e critère que nous venons de reconnaître. Nous travaillons à incorporer à la loi un critère de précarité », ajoute-t-il.
Chloé Juhel