Qui est Daniel Rubinstein, nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie ?

Le président de la République Béji Caïd Essebsi a reçu lundi 26 octobre 2015 au Palais de Carthage les lettres de créances de cinq nouveaux ambassadeurs. Parmi elles, celle du successeur de Jacob Walles, ambassadeur des Etats-Unis, qui après trois ans d’un difficile mandat post révolution cède la place à Daniel H. Rubinstein, un « high profile » similaire, mais qui confirme l’importance que revêt la Tunisie pour la politique étrangère américaine.

L’arrivée de Rubinstein à Tunis n’est pas passée inaperçue lundi, d’autant que la passation effective avait pris du retard. Le président Barack Obama avait en effet nommé Daniel Rubinstein dès début juin 2015 au poste d’ambassadeur des USA en Tunisie.

Un profil « US intelligence » et Proche-Orient

En Mars 2014, ce quadra natif de 1967 en Californie, de confession juive, avait été nommé envoyé spécial américain pour la Syrie, en remplacement de Robert Stephen Ford. Avant son affectation à Damas, il avait servi comme secrétaire adjoint principal du Bureau du renseignement et de la recherche. 

Ayant à son actif une longue carrière au Senior Foreign Service, Rubinstein a également servi comme consul général et chef de mission à Jérusalem de 2009 à 2012, chef de mission adjoint à l'ambassade américaine à Amman en Jordanie, de 2005 à 2008, et en tant que chef de l’Unité civile d'observation dans la Force multinationale et Observateur dans le Sinaï, en Égypte.

Avant cela, il a servi comme directeur du Bureau « Israël et affaires palestiniennes » au sein du Département d'Etat de 2004 à 2005.

De 1989 à 2004, Daniel Rubinstein a servi dans un certain nombre d'autres postes, notamment à Brasilia, Damas, Tunis, Luanda, Tel-Aviv et Bagdad. Il est diplômé de l'Université californienne de Berkeley et il a reçu le Prix Herbert Salzman pour l'excellence dans la performance économique internationale et le Prix Sinclair de l'American Foreign Service Association. Daniel Rubinstein parle plusieurs langues étrangères dont l'arabe, l'hébreu et le portugais.

Sa nomination conforte les nouvelles orientations occidentales, plus spécifiquement américaines, de préférer les « leading Arabists » (cadres maîtrisant la langue arabe) aux postes clés de la diplomatie US, tels que la Tunisie, qui depuis juillet 2015 a accédé au statut d'allié majeur non-membre de l'OTAN.

Le 14 septembre 2012, sous mandat Jacob Walles, la forteresse que constitue le building de l’ambassade américaine à Tunis, situé aux Berges du Lac, avait été pris pour cible par une violente manifestation de radicaux islamistes qui avait causé un incendie et d’importants dégâts matériels, faisant 3 morts et 28 blessés.

S.S