31 octobre, marche de la dignité
Samedi à 14 h partira de Barbès la marche de la dignité en direction de Bastille. Un concert clôturera la journée. Ce jeudi une conférence de presse était organisée par la MAFED, le collectif des femmes organisatrices de l’évènement.
« La marche du 31 octobre est une déclaration d’indépendance ». Le collectif de la marche des femmes pour la dignité (MAFED) tenait, ce jeudi 29 octobre, une conférence de presse à deux jours de l’événement. Après des mois de préparation à raison d’une réunion chaque mercredi, ces femmes ont réussi leur pari, mettre en place un événement historique en toute autonomie.
Le départ sera donné samedi à 14h de Barbès et remontera les grands boulevards pour s’achever place de la Bastille où un grand concert clôturera l’événement (Kery James, Médine, Tunisiano…). En tête de cortège, les femmes de la Mafed, suivi des familles des victimes policières, des organisations de l’immigration et des quartiers populaires et enfin des organisations traditionnelles dont les partis politiques. « Tous les partis de gauche sauf le PS ont signé et appelé à la marche » souligne Sihame Assbague, porte-parole du collectif contre le contrôle au faciès et membre de la Mafed.
Cette marche qui se revendique de celle de 1983 et des émeutes de 2005, « prend grandement en compte l’autonomie et l’indépendance » pour éviter de nouvelles récupérations politiques.
Dans la rue pour dénoncer « ce racisme structurel qui existe au sein de notre société », ces femmes issues de l’immigration et des quartiers populaires vont marcher « pour dénoncer ce racisme quotidien, vécu par nos frères, nos maris, nos pères » explique Amal Bentounsi, fondatrice du collectif "Urgence notre police assassine" et à l’appel de cette marche.
Samedi, des participants venus des 4 coins de la France « et même d’autres pays » viendront garnir le cortège. « Cette marche, dont la marraine n'est autre qu'Angela Davis, fait partie d’un mouvement global, aux USA, à Johannesburg, pour continuer la décolonisation. Pour la première fois à Paris des femmes vont marcher au nom de la dignité, c’est un moment historique qui a un impact international » rappelle François Vergès, historienne et membre de la Mafed.
Un collectif qui se félicite de « la belle dynamique » née de ces derniers mois et qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous sommes une force politique avec un projet de société » assènent-elles, et plus question de négocier avec les partis politiques. « Notre temps est venu » ajoutent-elles. Ce samedi 31 octobre commence peut-être une nouvelle ère pour les oubliés des quartiers populaires.
Jonathan Ardines