Un projet de loi déposé à la Knesset pour interdire l’entrée en Israël des partisans du boycott
Toujours plus à droite. Ce mercredi 11 novembre, la Knesset a approuvé la version préliminaire d'une loi visant à interdire l'entrée en Israël aux partisans du boycott des produits israéliens, avec une majorité de votants, 55 pour, 31 contre.
La présentation de la loi a été faite par le député Yinon Magal, du parti « Foyer Juif ». Pour lui, il est absurde de laisser entrer sur le territoire les détracteurs d'Israël qui n'hésitent pas, une fois sur place, à mener des actions contre ses intérêts.
Le projet de loi fait suite à la décision de l’Union européenne qui exige désormais un étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes implantées dans les territoires palestiniens, qu'Israël occupe depuis 1967. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a condamné vivement l’initiative de l'UE, tout en minimisant l'impact de la décision européenne.
"L’économie israélienne est forte. Elle résistera à cela. Ceux qui en souffriront seront les Palestiniens qui sont employés dans les usines israéliennes", a-t-il annoncé.
"Ils sont loin les jours où les gens pouvaient appeler au boycott d'Israël, atterrissaient à l'aéroport Ben Gurion et prenaient un taxi vers Bil’in (NDLR: village palestinien, encerclé par le mur), pour y jeter des pierres sur les soldats », a déclaré Yinon Magal, l'initiateur du projet.
Du côté du gouvernement israélien, le ministre de l’Intérieur, Silvan Shalom, s'est dit favorable à la loi bien qu’il la juge un peu trop extrême en l'état car si elle était votée, cela voudrait dire que tous ceux qui sont impliqués dans l’étiquetage des produits (en se basant sur la décision européenne) seraient interdits de séjour en Israel.
“Dans ce cas, c’est toute l’Europe qui le sera", confirme Dov Khenin député israélien de gauche connu pour son combat anticolonialiste et qui a voté contre le projet de loi. "En essayant de protéger les colons, ils sont prêts à payer le prix d’une plus profonde délégitimation d'Israël et à sacrifier le tourisme. » s'est-il insurgé.
Bien que la première version du projet de loi a été votée à une large majorité, rien n'est encore fait, annoncent déjà plusieurs députés de gauche qui espèrent une mobilisation plus large ainsi que des pressions internationales qui pourraient faire capoter le texte. Trois autres votes sont nécessaires avant que le projet ne devienne loi.
Nadir Dendoune