Obama s’opposera à une loi empêchant l’accueil de réfugiés syriens
Alors que les parlementaires américains s’apprêtent à voter une loi limitant l’entrée des réfugiés syriens sur le sol des États-Unis, le président américain a averti qu’il opposerait son veto à un tel texte. Plusieurs États américains ont déjà pris des dispositions similaires dans la foulée des attentats du 13 novembre à Paris.
Le congrès veut limiter l’accueil de réfugiés syriens
« Compte tenu des vies qui sont en jeu et de l'importance critique du rôle des États unis face à la crise des réfugiés syriens aux yeux de nos partenaires au Proche-Orient et en Europe, si le président » reçoit la loi (limitant l'entrée de réfugiés syriens aux États-Unis) que la Chambre des représentants pourrait voter dès jeudi, « il y opposerait son veto », souligne la Maison Blanche dans un communiqué. Depuis que le Congrès a basculé dans le camp républicain à la faveur des élections de mi-mandat, les affrontements avec le président démocrate sont devenus de plus en plus fréquents.
La Maison blanche peut donc bloquer une loi au niveau fédéral, mais il n’en est pas de même au niveau des États. Le gouverneur du Michigan, Rick Snyder a annoncé dimanche, « compte tenu de la situation terrible à Paris », avoir donné des directives pour suspendre les « efforts visant à accepter de nouveaux réfugiés » dans son État qui compte déjà une importante communauté originaire du Moyen-Orient. Il a d’ailleurs ajouté qu’« il est important de souligner que ces attaques sont menées par des extrémistes et ne reflètent pas l'attitude pacifique des gens originaires du Moyen-Orient ».
Plusieurs États refusent de recevoir des réfugiés
Même si le président Barack Obama a mis en garde contre l'amalgame, plusieurs États américains républicains comme le Texas, l'Arkansas ou l'Alabama, ont annoncé des mesures similaires, refusant désormais d'accueillir des réfugiés syriens, dans l'espoir d'éviter des attentats comme ceux qui ont frappé la capitale française.
« Un “réfugié” syrien semble avoir participé aux attaques terroristes de Paris. La compassion humanitaire américaine pourrait être exploitée pour exposer les Américains à un danger mortel similaire », explique le dirigeant de cet État du sud du pays, connu pour sa politique conservatrice.
« Les gens qui fuient la Syrie sont ceux qui souffrent le plus du terrorisme, ce sont les plus vulnérables. Il est très important que nous ne fermions pas nos coeurs aux victimes d'une telle violence […] ça commence par ne pas faire de lien entre la question des réfugiés et celle du terrorisme », a déclaré M. Obama devant la presse à l'issue du sommet du G20. « C'est honteux » quand « j'entends des gens dire que nous pourrions juste accueillir les chrétiens et pas les musulmans », a-t-il ajouté. « Ça n'est pas américain. Ce n’est pas ce que nous sommes ».
Le conseiller adjoint à la sécurité nationale de M. Obama, Ben Rhodes, a affirmé dimanche que le pays ne courrait pas de risque, le nombre de réfugiés qui doivent être accueillis aux États-Unis étant limité et le processus de contrôle « solide ». Les États-Unis ont annoncé début septembre qu'ils allaient accueillir 10 000 réfugiés syriens d'ici octobre 2016, contre 1800 seulement depuis 2011. « Nous ne pouvons pas fermer nos portes à ces gens », avait déclaré M. Rhodes sur Fox News.
Rached Cherif