Education 93 : les parents d’élèves sont « perturbés » mais restent mobilisés
Echaudés par un premier semestre 2015 marqué par les mobilisations et occupations d'école dans tout le département de la Seine Saint-Denis, le ministère de l'Education nationale et plus particulièrement la mairie de Saint-Denis ont tout fait pour que le jour de la rentrée se passe au mieux. Deux mois après la rentrée, certains problèmes demeurent. Toutefois la mobilisation est, pour l'instant, mise en stand-by par les récents événements qui ont eu lieu dans le centre-ville.
Mobilisation ralentie
« Nous sommes perturbés par tout ce qui s'est passé à Saint-Denis » confie Mounir Othman, parent d'élèves et membre du collectif Bonnets d'Ane. L'assaut donné contre une équipe de terroristes s'étant réfugiés dans un immeuble du centre-ville de Saint-Denis, a eu des répercussions sur la population, l'activité de la ville mais aussi sur la mobilisation pour de meilleures conditions d'éducation à Saint-Denis : « La mobilisation n'est pas à son maximum compte tenu de l'état d'urgence, la difficulté de se réunir etc. De plus, nous nous disons que ce n'est pas le moment le plus judicieux pour lancer quelque chose ».
Jusqu'ici « tout va bien »
Si la rentrée 2014 avait été catastrophique à Saint-Denis, avec près de 500 enfants sans instituteurs, la rentrée 2015 se passe normalement mais les parents d'élèves restent vigilants : « Très souvent les absences de professeurs commencent après les vacances de la Toussaint. Tout se passe relativement bien mais ça tient surtout à la non absence des professeurs jusque-là ». Pour que tous les élèves aient un enseignant, certains remplaçants étaient en poste dès la rentrée. La crainte des parents d'élèves c'est qu'il manque du personnel pour remplacer les éventuelles absences, problème qui commence déjà à se faire sentir….
Actions en préparation
Entrée en vigueur en cette rentrée 2015, la refondation de l'éducation prioritaire, dont le gouvernement annonçait monts et merveilles, ne semble pas avoir d'effets immédiats : « Les dispositifs liés à l'éducation prioritaire ne sont pas améliorés par rapport à l'année dernière malgré la réforme. Il n'y a pas de moyens supplémentaires » constate Mounir Othman. C'est pourquoi, même si la mobilisation est ralentie dans l'immédiat, les parents d'élèves ne baissent pas les bras : « Nous le prenons le temps, avec notamment des créations de nouvelles formes de mobilisation. Nous avons en projet de créer une forme théâtrale de tribunal de l'Education nationale sur le 93. Ce qui servira également à mobiliser d'autres parents ».
Mobiliser, rassembler pour donner un meilleur futur à leurs progénitures, les parents d'élèves de la Seine Saint-Denis restent déterminés.
F. Duhamel