Gérard Depardieu raconte sa conversion à l’Islam après avoir assisté à un concert d’Oum Kalsoum
"Le vrai danger, c'est quand l'homme avec toute son arrogance, sa perversité et son ignorance se met à interpréter les textes sacrés dans le seul but, pas forcément conscient, de se mettre à la place de Dieu". Ainsi parle Gérard Depardieu dans "Innocent", son autobiographie parue ce jeudi 26 novembre aux éditions du Cherche-Midi. Un texte écrit avant les attentats du 13 novembre dans lequel l'acteur raconte qu'à son arrivée à Paris, en 1965, il s'est converti à l'Islam. "J'ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour".
Ce n'est pas la première fois que le monstre sacré du cinéma français parle de sa conversion à l'Islam. "Je fréquentais la mosquée de Paris, rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Je faisais mes prières cinq fois par jour, mes ablutions quotidiennes au hammam, je lisais le Coran", expliquait-il déjà dans Vivant !, un recueil d'entretiens réalisés avec le journaliste Laurent Neumann, en 2004.
"En fait, je crois que cette idée s’est imposée à moi après un concert d’Oum Kalsoum, "l’astre de l’Orient", précisait-elle au sujet de la célèbre chanteuse égyptienne, décédée en 1975, ajoutant que "c’est la sensualité, le ressenti, les sourates du Coran chantées par Oum Kalsoum qui m’ont transporté vers cette spiritualité". Pour lui, l’islam est une religion "à laquelle les plus pauvres pouvaient adhérer".
Dans les pages de son autobiographie, qui aborde aussi bien ses problèmes d'alcool que son amitié avec Vladimir Poutine, Depardieu s'interroge sur les valeurs de la société actuelle. Pour lui, "le vrai danger, ce n'est pas la foi, ça n'a jamais été la foi" (…) Il y a, bien sûr, les idéaux français, qui ont fait le tour du monde. Mais si on les regarde de près… La liberté, il n'y en a plus. On nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d'eux".
De la devise de la République française, il ne reste pas grand-chose à en croire Gérard Depardieu. "L'égalité a toujours été une utopie. La fraternité, ça j'y crois encore un peu (…) parce que je crois que l'homme est foncièrement bon. Même si à cause de l'esprit politique, il devient chaque jour un peu plus con."
Nadir Dendoune