[Vidéo] Ricard Gonzalez : « Un Podemos tunisien est possible »
Journaliste et politologue espagnol originaire de Catalogne, Ricard Gonzalez est le correspondant à Tunis d’El País, le quotidien généraliste ayant la plus grande diffusion en Espagne. En juin dernier, il avait été contraint de quitter l’Egypte d’al Sissi, hostile à toute presse libre et critique à l’égard du régime militaire. Nous avons recueilli ses propos qui portent un regard d’outsider mais aussi de spécialiste du monde arabe sur la situation de la Tunisie, cinq ans après la révolution.
Cinq ans après la révolution tunisienne, les dérives de la lutte antiterroriste en France et en Occident (constitutionnalité de l’état d’urgence, recul des libertés, etc.) ont tendance à conférer à la politique sécuritaire tunisienne une caution qui a valeur de blanc-seing, rendant le travail des activistes et des ONG des droits de l’homme plus compliqué. Un jumelage autoritaire que Gonzalez a bien perçu depuis son arrivée à Tunis il y a trois mois.
Le politologue revient notamment sur la montée des droites dures et des droites extrêmes en Europe, confinées du reste à plus ou moins un tiers des électeurs, « insuffisant pour gouverner d’ici 2017 ».
Les ingrédients, dont un certain vide politique, sont là pour l’émergence de l’équivalent d’un Podemos tunisien, selon Ricard Gonzalez. Podemos (littéralement « prendre les choses en main ») est un parti politique espagnol fondé en janvier 2014, né de la volonté de transformer la contestation sociale du mouvement des Indignés en processus électoral participatif.
Propos recueillis par Seif Soudani