Une pétition contre la circulaire Balladur
COMORES
Loin des projecteurs des medias, la lutte continue pour la FASTI, la Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s. Il y a 20 ans, le « visa Balladur » entravait la libre circulation entre Mayotte et le reste des Comores.
Le silence médiatique et politique persiste au large de Mayotte où plus de 10 000 personnes sont mortes depuis 1995, année de l'entrée en vigueur du « visa Balladur ». Cette mobilisation ne risque pas d’attirer beaucoup l’attention des caméras. Mais la FASTI continue, coûte que coûte, et avec d’autres associations, de dénoncer « la politique menée par la France et l’Union européenne (qui) poursuit le même objectif : rendre les frontières toujours plus infranchissables ». Il y a presque 21 ans, le 18 janvier 1995, le gouvernement d’Edouard Balladur imposait un visa d'entrée à Mayotte aux habitants des trois autres îles comoriennes (Mohéli, Anjouan, Grande Comore). C’est ce que plusieurs associations et collectifs tiennent toujours à dénoncer aujourd’hui en interpellant les autorités françaises « qui peuvent arrêter les drames dans l'océan Indien en supprimant le visa Balladur ».
Transformer Mayotte en forteresse
Ces organisations dénoncent « les conséquences des politiques anti-migratoires (…) dans l'océan Indien : cette tentative de transformer Mayotte en forteresse coupée de son environnement économique et culturel est la cause d’une véritable hécatombe silencieuse », argue le communiqué de ce collectif. Avec le « visa Balladur », les Comoriens sont devenus des « étrangers » potentiellement « clandestins ».
Longue liste d’associations
Alors de nombreuses associations ont lancé une pétition en ligne. Elle a pour l’instant recueilli assez peu de signatures. Mais parmi les signataires, on trouve, du côté des partis politiques, le PCF et le NPA et du côté des associations, la liste est très longue : Emmaüs, ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), le GISTI (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés), la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) ou encore l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix). Entre autres.
Chloé Juhel
Pour signer la pétition en ligne :
