Sondage : la liberté d’expression et la crise économique en tête des inquiétudes des Tunisiens
Emrhod Consulting vient de publier les résultats de son dernier sondage d’opinion, le dernier de l’année 2015, effectué entre le 28 et le 31 décembre dernier, auprès d’un échantillon de 1100 personnes représentatives de la population tunisienne. Ce baromètre montre qu’au premier chef des préoccupations des Tunisiens, la liberté d’expression enregistre la plus forte progression en termes d’inquiétude des sondés.
Ainsi la liberté d’expression « est menacée » estiment 61% des personnes sondées, un taux qui n’était que de 44% au mois de novembre de la même année… Une perception qui pourrait s’expliquer par les nouvelles mesures de contrôle du net annoncées en marge de l’état d’urgence.
57.9% des sondés pensent par ailleurs que la situation économique se dégrade, soit une hausse plus modérée, mais importante, de +5.7% par rapport au mois précédent de novembre 2015.
31.3% seulement des Tunisiens pensent en revanche que la situation économique s’améliore en décembre 2015 contre 24.7% en novembre 2015. En réalité, le dernier rapport en date de la Banque centrale tunisienne indique que l’ensemble des indicateurs macroéconomiques sont en berne, surtout ceux relatifs à l’industrie et aux services. Ainsi le tourisme, pour ne citer que ce secteur, affichait pour novembre jusqu’à -65,2% de réservations en moyenne par rapport aux même mois de 2014…
Concernant la menace terroriste, l’enquête fait état paradoxalement d’une baisse de l’indice de -18.8% depuis l’attentat meurtrier de l’avenue de Mohamed V contre la garde présidentielle. 58% des Tunisiens pensent en effet que « le risque terroriste est actuellement élevé », probablement l’effet des campagnes de perquisitions massives menées par les autorités ces dernières semaines.
Néji Jalloul a toujours le vent en poupe
Au chapitre des cotes de popularité des politiques, c’est le turbulent ministre de l’Education nationale qui recueille 39,2% de satisfaction des sondés, ce qui le place à la première place des ministres, salué sans doute pour l’image de volontarisme qu’il affiche dans la gestion des dossiers de la grogne des enseignants ainsi que celui de la rénovation des établissements scolaires.
Un chiffre à comparer aux 16,1% seulement d’opinions positives récoltées par le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli, qui ne sera très probablement pas épargné au prochain remaniement ministériel attendu pour le courant de ce mois de janvier 2016.
47,5% seraient tout de même satisfaits du rendement du chef du gouvernement Habib Essid, ce qui reste bien en deçà du record de 65% détenu par son prédécesseur Mehdi Jomâa.
S.S