Migrants arrêtés dans un foyer : revendications légitimes, interpellations illégitimes

 Migrants arrêtés dans un foyer : revendications légitimes, interpellations illégitimes

Illustration (Expulsion rue Pajol


 


Après une courte vague de sympathie pour les migrants et les sans-papiers, les mentalités ne semblent pas avoir vraiment beaucoup changé. C'est dans le silence le plus total que, le 15 décembre dernier, des sans-papiers ont été interpellés, à la limite du licite, dans le foyer Adoma Marc Seguin (Paris 18e). Indignés, les soutiens s'organisent et appellent à manifester samedi prochain (9 janvier) pour défendre les droits de ces sans-papiers.


 


Revendications légitimes, interpellations illégitimes


« Sans réquisition du procureur, sur simple lettre de dénonciation de l’Adoma et sur simple rumeur, la police (…) s’introduit jusque dans les chambres (…) contrôle les papiers de tous » rapporte le Collectif pour l'avenir des foyers (COPAF). Ce mardi 15 décembre, les policiers interpellent une quarantaine de personnes.


A l'origine de cette « demande » du bailleur Adoma, des différends avec les résidents qui demandaient une amélioration de leurs conditions de vie. « Non seulement l’Adoma (gestionnaire et propriétaire, ex-Sonacotra) refuse de faire les travaux demandés, mais en plus, en août 2014, elle ferme la cafétéria et la cuisine collective, sans prévoir de réels moyens alternatifs » explique le COPAF. Suite au désintérêt manifeste du bailleur, les résidents auraient décidé de faire une grève des loyers. Par la suite, fortuitement, la police est venue faire un contrôle, plaçant de nombreuses personnes dans des centres de rétention administrative en attendant leur future expulsion…


 


Mobilisation


Une injustice flagrante qui a poussé différents collectifs (Comité des résidents du foyer Marc Seguin, Coordination des foyers Adoma, COPAF, Citoyens du 18e, DAL…) à mettre en place une manifestation ce samedi (9 janvier) devant le foyer Marc Seguin. Les revendications étant les suivantes : « Nous demandons que toutes les personnes interpellées soient remises en liberté et régularisées (…) Nous demandons que l’Adoma fasse les travaux demandés par les résidents, en particulier dans la cuisine collective pour une réouverture rapide ». Des revendications qui semblent plutôt légitimes, mais qui ne sont peut-être plus aussi évidentes depuis que l'émotion autour de l'accueil des migrants est retombée …


 


F. Duhamel