Le Maghreb des livres a la cote

 Le Maghreb des livres a la cote

Georges Morin


 


Les 13 et 14 février, l’Hôtel de ville de Paris accueille la 22e édition du Maghreb des livres organisée par l’association Coup de Soleil. Cette année les organisateurs mettent à l’honneur le Maroc et les lettres marocaines. L’évènement, gratuit et ouvert à tous, permettra aux lecteurs de rencontrer près de 150 auteurs. Des cafés littéraires, des lectures, des tables-rondes sont également au programme. Plus de 6.000 visiteurs sont attendus. Le Courrier de l’Atlas, partenaire du salon, y tiendra un stand.


Pour notre numéro de février, le président de l’association Coup de Soleil, Georges Morin, nous a accordés une interview. Nous la publions sur notre portail.


 


LCDL : Le Maghreb des livres est-il impacté par l’actualité et les attentats ?


Georges Morin : En 1991, au moment de la guerre du Golfe, on avait déjà réussi à faire monter sur la scène de l’Olympia Boujenah, Smaïn et Bedos. Le Maghreb des livres s’est installé à la mairie de Paris en 2001, un mois après le 11 septembre. Le préfet d’alors avait interdit la manifestation, mais Bertrand Delanoë [fraîchement élu maire de Paris, ndlr], l’un des fondateurs de Coup de soleil, avait permis qu’il se tienne quand même, avec le soutien du Président Chirac et de son Premier ministre Lionel Jospin. Il s’est passé la même chose en janvier 2015, un mois avant la 21e édition. Il faut un minimum de sens politique ! Ne pas tenir ce salon où des juifs, des musulmans, des pieds-noirs, etc. se rencontrent, aurait donné raison à Ben Laden ou à Daech. L’esprit, c’est rester debout et savoir dire non! Culture, convivialité et fraternité sont les meilleures armes contre la barbarie.


 


Quels seront les moments phares de l’édition 2016 ?


Nous aurons 136 auteurs présents cette année, dont un peu moins de la moitié sont français. Les 10 ans des émeutes de 2005 seront à l’honneur, avec Thomas Guénolé, auteur de les Jeunes de banlieue mangent-ils des enfants ? (éd. Le Bord de l’Eau). Il y aura aussi un débat sur le soufisme, des hommages à Assia Djebar ou François Maspero. Parmi les personnalités présentes cette année, le journaliste Rachid Arhab, l’historien Jean-Pierre Filiu, l’auteur de BD Farid Boudjellal, la caricaturiste Willis from Tunis ou la chef d’orchestre Zahia Zinouani. Du côté de la jeune génération, on peut notamment noter la participation de Habiba Djahnine, poète algérienne auteure de Fragments de la maison (éd. Bruno Doucey).


 


Comment éviter le ronronnement d’une manifestation qui a 22 ans ?


En écoutant ceux qui nous aident à l’organiser! Certes, nous maintenons ce qui fonctionne mais récemment, nous avons décidé, sur les conseils d’un de nos principaux financeurs, le Centre national du livre, d’organiser des cafés littéraires, des entretiens (28 en partenariat avec France Culture) ou encore des lectures. Cette année, nous avons aussi aménagé un espace spécifique dédié aux livres pour la jeunesse, avec la libraire L’attrape Cœur. Enfin, nous avons intensifié les contacts avec des médiathèques et des lycées. Deux classes – l’une d’Eaubonne (Val-d’Oise), l’autre de Montpellier – seront présentes et dialogueront sur scène avec un auteur, respectivement l’Algérien Taïeb Ferradji et le Marocain Fouad Laroui. Il y a quatre ans, un professeur avait demandé à ses élèves de poursuivre l’histoire de personnages d’un roman de Yasmina Khadra. Ce dernier en avait été ému presque jusqu’aux larmes.


 


Propos recueillis par Erwan Ruty


Informations pratiques :


Le 13 février, de 11h à 19h


Le 14 février, de 10h30 à 18h


Entrée gratuite – Hôtel de ville, 3 rue de Lobau (Paris 4e