Régis Le Sommier retrace la genèse de Daech

 Régis Le Sommier retrace la genèse de Daech

« Daech – L’histoire » de Régis Le Sommier


 


« Daech – L’histoire », paru aux éditions de La Martinière, est un ouvrage de Régis Le Sommier qui évoque l’historique de l’organisation islamiste. Un livre nécessaire pour mettre en perspective l’actualité brûlante.


 


« Daech, ce n’est plus seulement l’Irak ou la Syrie. Ça se passe près de chez moi, près de chez nous », écrit le reporter de guerre dans son avant-propos, après les attentats de janvier 2015. Il ne se passe pas un jour sans que les médias du monde entier n’évoquent ce terme. Pourtant, rares sont les occasions de s’arrêter un instant pour comprendre l’émergence de Daech et son omniprésence dans nos vies quotidiennes. Le livre de Régis Le Sommier permet cette mise en perspective, tristement nécessaire.


 


Immanquables dommages collatéraux


Le journaliste débute son travail de documentation et de recherche avec l’histoire personnelle d’Oussama Ben Laden et la construction d’Al-Qaïda qui n’est pas un « lieu tenu secret » mais plutôt une « fraternité ». Régis Le Sommier analyse le « piège tendu » par Ben Laden : « forcer l’Amérique à utiliser toute sa puissance de feu pour le combattre. En commettant d’immanquables dommages collatéraux, elle s’aliénera les masses musulmanes qui tomberont dans le giron d’Al-Qaïda ».


 


« Enorme faute de la communauté internationale »


L’auteur de « Daech – L’histoire » met en exergue cette phrase de Pervez Musharraf, président du Pakistan de 1999 à 2008, qu’il avait interviewé pour Paris Match en 2011 : après 1989, « tout le monde est parti et l’Afghanistan a été livré à son sort. (…) De ce chaos sont nés Al-Qaïda et les Talibans. Et tout ça provient d’une énorme faute de la communauté internationale, d’avoir laissé l’Afghanistan livré à lui-même pendant 12 ans ». Une analyse que Régis Le Sommier qualifie de juste et qui prend toute sa résonance en 2016.


 


Une organisation qui unifie


Le journaliste évoque également le nom de Abou Moussab Al-Zarqaoui, le chef d’Al-Qaïda en Irak, commanditaire, entre autres, de l’assassinat du diplomate américain Lawrence Foley et père fondateur de Daech : Oussama Ben Laden « méprise ce voyou depuis leur première rencontre, dont les tatouages sur les bras sont les marques d’une vie d’impiété ». Puis Régis Le Sommier s’arrête sur l’histoire de Abou Bakr Al-Baghdadi, l’homme pour qui « l’avenir réside dans une organisation qui unifiera avec force la communauté sunnite ». Puis vient 2011, date qui marque le début de la guerre civile en Syrie, « la première opportunité d’application du plan de Daech ».


 


Chloé Juhel


« Daech – L’histoire » de Régis Le Sommier, paru aux éditions de La Martinière