Désobéissance civile, arme de perturbation massive
« Dès lors que l'on pense qu'il y a une situation d'injustice nous sommes susceptibles de prendre l'initiative d'action de désobéissance » explique Xavier Renou, engagé dans le collectif de désobéissance lié au site désobéir.net. Cette semaine, le collectif organisait la formation « Désobéir pour la Palestine » mais leur action va bien au-delà permettant de partager et d'acquérir d’autres techniques de résistance.
Boycott
Qui dit désobéissance civile en faveur de la Palestine, fait presque immédiatement référence à la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS). Lors de la formation « Désobéir pour la Palestine », le collectif de Désobéissance donnait évidemment des conseils sur les actions à mener contre les intérêts israéliens ou les partenaires qui profitent des intérêts israéliens, notamment la grande distribution. Mais les stages s’appuient également sur l’expérience de nombreuses actions du collectif, menés en Europe (France, Belgique, Suisse…), mais également celles, internationales comme la marche Free Gaza en 2009 en Egypte, ou les tentatives d'intrusion "bienvenue en Palestine" en Egypte, Jordanie et parfois en Israël.
Nombreuses luttes
« Lors de Tel Aviv plage, nous avons soutenu Gaza plage et avons mis des embarcation sur la seine, ce qui est interdit, pour tenter d'aborder Tel Aviv plage et de faire la répétition de la flottille de manière symbolique pour éviter le blocus israélien » explique Xavier Renou. Démonter un monument, perturber des conseils municipaux, les actions ont été nombreuses en faveur de la Palestine. Existant aujourd’hui depuis près de dix ans, le site Desobeir.net a relayé nombre de luttes (Notre-Dame-des-Landes, Calais, la Syrie) et formé de nombreux « désobéissants », entre quatre et cinq mille en France, quelques centaines à l’étranger. Former et agir : « Le collectif de désobéissance est un collectif d'appui le plus souvent. Nous sommes sollicités pour renforcer les actions des autres, les aider à les définir, nous faisons du conseil. Nous avons également des avocats, un fichier presse, des cameramen… », une véritable machine de guerre en faveur de la paix.
Combler le fossé
Après des années de bénévolat, le collectif de Désobéissance a passé un cap en créant« La boîte militante » permettant de salarier le noyau dur du collectif, selon Xavier Renou : « ce qui nous permet de nous consacrer pleinement à notre militantisme sans avoir à se soucier de comment on paie notre loyer ». De quoi exercer la désobéissance de façon plus sereine, plus efficace et plus déterminée. Désobéissance qui permet également de renforcer le maillage, notamment concernant la lutte pour la Palestine, des différentes composantes de la population française : « C’est aussi un moyen pour nous de faire le lien avec les personnes issues de l'immigration qui sont très stigmatisées en France et qui sont pas mal engagées sur cette question de la Palestine. Nous essayons de combler le fossé que les autorités s'emploient à créer entre cette population et les reste de la population ».
Avec le nombre de luttes sociales actuellement en cours, ne serait-ce que dans l’Hexagone, le collectif de Désobéissance risque d’avoir une année 2016 des plus chargées.
F. Duhamel