Le CCIF condamne les « propos d’une extrême violence » de Manuel Valls

 Le CCIF condamne les « propos d’une extrême violence » de Manuel Valls

Manuel Valls a tenu des propos de nature à « légitimer l’islamophobie galopante »


Le premier ministre Manuel Valls a conclu lundi soir une « journée de réflexion » organisée par des cercles de réflexion, baptisée « le Sursaut 2016 », sur l'islamisme radical et la montée des populismes en Europe. Les propos tenus par le chef du gouvernement banalisent les « discours islamophobes au sein du gouvernement », selon le CCIF qui a vivement réagi mercredi.


 


Légitimisation de la parole islamophobe ?


Pour le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), les propos du Premier ministre sont « d’une extrême gravité », parce que « de nature à légitimer l’islamophobie galopante, dans une société où les tensions sont déjà vives ».


En axant son discours sur les salafistes, qui « doivent représenter 1% aujourd’hui des musulmans de notre pays », comme il l’admet, lui-même, M. Valls fait en réalité le jeu des extrémistes en rejoignant « le récit narratif des terroristes, opposant l’Islam à l’Europe », regrette le CCIF. Un positionnement qui va « nourrir les foyers de recrutement des terroristes », ajoute l’association.


 


L’agenda identitaire de Manuel Valls


M. Valls a ensuite fustigé le voile symbole « d’asservissement » des femmes. Des « propos d’une extrême violence », s’indigne le CCIF, qui rappelle que les femmes musulmanes représentent 80% des victimes d’agression islamophobes en 2015. « Cet événement prétendant être “sursaut républicain” s’est avéré n’être rien d’autre qu’un sursaut identitaire, incendiant notre pacte républicain », constatent les signataires du communiqué


En s’entêtant dans des polémiques et des questions identitaires, « Manuel Valls montre qu’il n’a absolument aucun projet ni pour la France, ni pour les valeurs républicaines qu’elle incarne (et) adopte la posture d’un chef de clan déconnecté des préoccupations urgentes des Français pour servir un agenda idéologique », conclut le CCIF. Et ce, alors que dans la rue, la contestation sociale autour de la loi El Khomry et la loi Urvoas bat son plein, débouchant sur l’émergence de la mobilisation « Nuits Debouts » sur la Place de la République.


Rached Cherif