Loi du travail : Lycéens mobilisés et pression sécuritaire
La mobilisation contre la loi du travail est encore très loin de s’éteindre. Lors des dernières manifestations, le ton est même monté entre les forces de l’ordre et les étudiants, surtout depuis la vidéo d’un lycéen de 15 ans se faisant tabasser par les policiers (24 mars). Après presque un mois de mobilisation, les syndicats déplorent des incidents violents entre forces de l’ordre et manifestant. En cause, l’application de l’état d’urgence…
Le problème lycéen
La vidéo du lycéen se faisant brutaliser par plusieurs policiers a ravivé les braises d’une mobilisation étudiante qui n’était pas des plus fortes. Aujourd’hui, les lycéens sont bien plus impliqués, ce qui n’est sans causer certaines dérives et heurts avec les policiers. Face à cette mobilisation grandissante, les proviseurs adoptent des moyens dénoncés par la FSU (Fédération Syndicale Unitaire) : « [La FSU, ndlr] déplore que des recteurs, des proviseurs et des présidents d’universités aient pris la lourde responsabilité de faire appel à la police et de fermer des établissements, créant une situation de « lock-out » pour empêcher la mobilisation des jeunes scolarisés ». La FSU demande par ailleurs qu’aucune sanction scolaire ne soit prise à l’encontre des lycéens, protégeant ainsi le droit de manifester, mis à mal ces dernières semaines par l’état d’urgence.
Contestation en danger ?
La FSU pointe également du doigt la contexte d’application de l’état d’urgence exerçant « une pression sécuritaire sur la société » : « Une tension réelle existe avec des débordements et des intimidations commis envers la jeunesse mobilisée et des militants du mouvement social (arrestation à Besançon d’un responsable local de la CGT, violence physique commise sur un militant de Sud Santé Sociaux à Rennes…) ». Les manifestations, la contestation, seraient-elles en danger depuis l’instauration, et les prolongations, de l’état d’urgence ? C’est exactement ce que craint l’association Droits Devant qui, avec d’autres associations, ont lancé fin 2015 la campagne « Stop état d’urgence » : « On voit bien que la pérennisation de l'état d'urgence, permettrait à n'importe quel gouvernement, à partir du moment où il aura cet outil, d'éradiquer toute volonté de contestation ».
Pour les associations, syndicats et la société civile, il est clair que l’enjeu dépasse la loi du travail…
F. Duhamel