Remaniement surprise aux Affaires juridiques du Palais de Carthage

 Remaniement surprise aux Affaires juridiques du Palais de Carthage

Séance de travail de Raoudha Mechichi avec le président Essebsi


La conseillère juridique auprès du président de la République Raoudha Mechichi a présenté sa démission. Une démission acceptée mardi 12 avril 2016 apprend-on dans un communiqué succinct du Palais. Bien connue de ses pairs, Mechichi n’est pas n’importe quel magistrat. Pourquoi maintenant ? Voici quelques éléments de réponse.




 


Après une longue carrière au Tribunal administratif, où la juriste avait occupé les fonctions de première présidente à partir de 2011, conseillère rapporteur et Présidente de la section consultative, Raoudha Mechichi, spécialiste du contentieux administratif, avait été « promue » par Béji Caïd Essebsi première conseillère chargée des affaires juridiques à la présidence de la République.


Etant une proche du magistrat au même Tribunal Naïma Ben Âkla elle-même épouse de Ridha Belhadj l’ancien chef de cabinet du président Essebsi, certains y avaient vu à l’époque une récompense pour bons et loyaux services, d’autant que le Tribunal administratif avait tranché notamment en faveur de Nidaa Tounes lors du contentieux électoral qui l’avait opposé à Ettakatol pour son siège à Kasserine fin 2014.


C’est que Mechichi ne cachait pas son positionnement anti pouvoir provisoire post révolution : en juin 2013, elle avait raillé un geste de l’ex président Moncef Marzouki, en sa présence, causant le départ précipité de ce dernier d’une conférence.


C’est aussi elle que le président de la République Essebsi charge du dossier des archives de la présidence en relation avec le processus de justice transitionnelle.    


Le départ de Mechichi coïncide avec la visite aujourd’hui mardi au Palais du président de l’Association tunisienne des jeunes magistrats Mourad Messaoudi. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Dans son speech, Messaoudi n’a pas tari d’éloges sur Béji Caïd Essebsi, « un président alerte donnant l’impression d’être avec un jeune »…


Selon un magistrat également ancien confrère de Mechichi qui a accepté de répondre à nos questions, « le froid ne date pas d’aujourd’hui et est vraisemblablement lié au remplaçant de Mechichi, Kheireddine Ben Soltan (69 ans), ancien conseiller juridique du Gouvernement et directeur général de la Fonction publique durant l’ère Ben Ali, et avec qui Mechichi n’avait probablement pas voulu collaborer ».


Quoi qu’il en soit, il semble que le départ précipité de Ridha Belhadj du Palais en février dernier, sous la pression de Hafedh Caïd Essebsi, n’est pas étranger au départ programmé de Raoudha Mechichi dont il était le principal soutien.


Particulièrement instable, l’imposante équipe des conseillers de Carthage, qui a récemment vu arriver le controversé Noureddine Ben Ticha, n’en a décidément pas fini avec une instabilité chronique. Une précarité des hauts fonctionnaires qui fragilise avec elle l’ensemble de l’institution de la présidence.  


 


S.S