Education 93 : situation explosive au collège République de Bobigny
Les enseignants du collège République de Bobigny tirent la sonnette d'alarme. Ce lundi (11 avril), après un nouveau cas de violence envers eux, l’ensemble des personnels d’enseignement et d’éducation a fait valoir son droit de retrait. Ces derniers dénoncent une forte dégradation due au manque de moyens attribués à l'éducation dans leur collège, et en Seine-Saint-Denis en général. Une situation qui ne risque pas de s'améliorer dans les années à venir.
Violences
Lundi (11 avril), un élément déterminant a mis le feu aux poudres. Alors qu'une équipe de quatre assistants d'éducation surveillaient une permanence de 200 élèves tenue dans un réfectoire, l'un deux « a été menacé à l'aide d'un objet enflammé ». Un fait inacceptable, rendu possible par le manque d'assistants d'éducation et l'absence de professeurs : « Cette situation de violence est une conséquence directe de la politique éducative qui consiste à réduire les moyens pour un certain nombre d'établissements malgré un vernis pédagogique mis en avant » explique Jules Siran, professeur et syndiqué à Sud Education. Les effets de la réforme scolaire sont loin d'être visibles dans ce collège de Bobigny et la situation empire chaque année. Vols, dégradations multiples, agressions, la situation empire d'année en année : « Nous dénonçons une insuffisance de moyens au niveau de la vie scolaire, surveillants… Une montée d'effectif n'a pas été compensée par l'augmentation du nombre de surveillants et un CPE de moins par rapport à l'année dernière ».
La DSDEN temporise
L'incident de lundi a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et dès lundi après-midi, une délégation du personnel du collège a été envoyée à la direction des services départementaux de l'education nationale de Seine-Saint-Denis (DSDEN). Ayant reçu « une cinglante fin de non recevoir », le droit de retrait a été reconduit hier (12 avril) et la délégation est retournée à la DSDEN pour faire entendre ses revendications : « Nous réclamons un quatrième CPE, des assistants d'éducation supplémentaires et le retour des heures perdues qui permettait d'avoir un certain nombre de dispositifs pédagogiques » indique Jules Siran. Ce dernier, faisant référence à 100 heures d'enseignement perdues sur la rentrée 2016 et les trois suivantes. Hier, la DSDEN 93 a bien reçu la délégation mais a botté en touche en promettant une réponse dans le courant de la semaine de la rentrée.
Dans le même temps, dans la nuit de lundi à mardi (11-12 avril), un incendie criminel s'est déclaré dans l'établissement, contribuant un peu plus au sentiment d'insécurité du personnel enseignant et éducatif qui a décidé de reconduire son droit de retrait jusqu'aux vacances (15 avril). En 2015, le personnel se plaignait déjà des mêmes problèmes et avait organisé un blocus du collège. Un blocus qui pourrait être reconduit cette année si une solution n'est pas trouvée à la rentrée.
F. Duhamel