L’écrivaine Annie Ernaux défend les femmes voilées

 L’écrivaine Annie Ernaux défend les femmes voilées

Annie Ernaux


 


Ceux qui connaissent Annie Ernaux ne sont pas étonnés de sa prise de position en faveur des « femmes voilées » . A l’occasion de la sortie de son livre « Mémoire de fille » aux éditions Gallimard, l'écrivaine, réputée pour son féminisme, était l’invitée, ce mercredi 13 avril, de Boomerang, l’émission présentée par Augustin Trapenard et diffusée du lundi au vendredi sur France Inter à 9h05.


 


Sans surprise, alors que médias et politiques sont obsédés par la question du voile, l’animateur a voulu connaître dès sa première question les positions de l'écrivaine française, aujourd'hui âgée de 76 ans. « De quoi ce débat sur le voile est-il le nom ? », a demandé Augustin Trapenard.


« C’est le nom de beaucoup de choses mais surtout d’une peur et je pense qu’on devrait tout de même penser que derrière le voile il y a des femmes et que ces femmes on ne leur demande rien », a répondu Annie Ernaux, s’indignant également des récents propos du Premier ministre. Manuel Valls a de nouveau déclaré vouloir interdire le voile à l’université. « C’est énorme parce que ça serait exclure les femmes à cause… Cessez le chiffon rouge avec le voile », a-t-elle protesté. «Alors vraiment peut-on parler d’autre chose et les laisser tranquille ces femmes ? », a demandé Annie Ernaux. 


Visiblement gêné par cette réponse, l’animateur est resté d’abord silencieux. Sans doute s’attendait-il à ce qu’Annie Ernaux rejoigne la bande des hystériques, les extrémistes de la laïcité : les Badinter, Fourest, en passant par Rossignol, oubliant juste qu'en 2012, l'écrivaine avait pris parti en faveur des mamans voilées à qui on interdisait d'accompagner les enfants aux sorties scolaires. 


Augustin Trapenard tentait tout de même de rebondir. « Quand une Elisabeth Badinter dénonce l’augmentation du nombre  de jeunes filles portant le voile comme le résultat d’une montée de la pression de l’islam exercée sur elles, ça vous inspire quoi ? »


« C’est vraiment de la tristesse parce que ce sont des propos qui agitent justement un rejet de l’islam parce qu’on fait de ces femmes les fourrières d’un salafisme. C’est presque comme si que derrière chaque femme voilée, et dieu sait que j’en fréquente, j’en croise là où je vis,  il y avait un terroriste avec une kalachnikov », a conclut Annie Ernaux.


 


Nadir Dendoune