L’IVD mobilise des unités mobiles pour la collecte des dossiers des victimes de l’ancien régime
A deux mois de l’échéance de la date limite pour le dépôt des dossiers de victimes de l’ancienne dictature, l’Instance Vérité et Dignité se livre à une course contre la montre. Pour ce « sprint final », l’IVD a mobilisé des unités mobiles équipées pour la collecte des dossiers des victimes à travers l’ensemble du territoire national.
La première unité a été mise en route tôt dans la matinée du vendredi 15 avril 2016, dans un premier temps en direction de Siliana, où elle a fait escale devant le bureau régional de l’UGTT, accueillie par des syndicalistes n’ayant pas pu faire le déplacement au siège central. Le mandat de l’IVD recouvrant la période qui s’étend de juillet 1955 à décembre 2013, les victimes de la violente répression des mouvements sociaux post révolution dans ce gouvernorat en 2012.
Trois unités mobiles entameront dans la foulée un périple englobant la totalité des régions du pays, destiné en priorité aux zones les plus reculées, aux personnes âgées ou diminuées, ou ayant plus généralement des difficultés d’accès aux bureaux régionaux de l’Instance.
Sur les 30 000 dossiers de plaintes reçus à ce jour par l’IVD, seulement 17% sont des femmes. « Les femmes constituent également un objectif majeur de ces unités, expliquent les commissaires de l’Instance. Leur proportion est passée de 11 à 17%, mais cela reste insuffisant ».
Un déficit qui s’explique précisément notamment par le conservatisme de certaines régions qui rend tabous les témoignages des femmes, spécialement lorsque celles-ci ont été victimes de violations à caractère sexuel. « Une arme que l’ancien régime utilisait à une échelle plus importante qu’on le pensait », explique le Washington Post.
Moment fort de la vie de l’Instance et du processus de justice transitionnelle, le coup d’envoi des auditions publiques, véritable catharsis collective et inédite, devrait avoir lieu au courant de l’été 2016.
S.S