Mineurs isolés étrangers : Les associations maintiennent la pression

 Mineurs isolés étrangers : Les associations maintiennent la pression

Manifestation de collectifs de soutien aux jeunes isolés étrangers


 


Les rassemblements se succèdent et pourtant rien ne bouge. Associations et collectifs ont beau alerter sur la situation des mineurs isolés étrangers à la rue, la mairie de Paris ne règle toujours pas la situation. Entre promesses non tenues et solutions temporaires, le seul fait sûr et durable est que des mineurs étrangers dorment dans la rue et de ce fait, ne peuvent être suivre une scolarisation « normale ». 


 


Statu quo


Après un nouveau rassemblement, vendredi dernier (22 avril) face à l'Hôtel de ville de Paris, les collectifs de soutien aux jeunes isolés étrangers ne peuvent que constater que la situation demeure désespérément figée. Le dernier soubresaut de la mairie date de janvier dernier quand un accès au gymnase des Vignoles (Paris 20e) devait apporter une solution temporaire. Un accès finalement refusé pour des raisons juridiques, les adultes ne pouvant être mêlés aux mineurs. L'argument juridique est pourtant contourné depuis des années, concernant l'obligation de protection des mineurs stipulée dans la loi française. Alors effectivement, selon la municipalité, ce sont plus de 1600 MIE qui sont pris en charge, une bonne avancée mais depuis six mois, ce chiffre n'a pas franchement évolué.


 


Solution européenne ?


Les mineurs isolés étrangers sont très exposés en Europe où chaque pays gère cette situation comme il peut. Pour l'association France Terre d'Asile, l'harmonisation de l'accueil au niveau européen est une nécessité : « La commission doit élaborer des normes stratégiques minimales communes pour les États concernant les MIE. Ces normes doivent porter sur chaque étape du processus, depuis l’arrivée du mineur sur le territoire européen jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée pour lui, afin de lui assurer une protection adéquate ». Harmonisation des lois européennes, pour éviter par exemple, qu'en France, l'Aide Sociale à l'Enfance utilise les test osseux pour refuser la prise en charge des mineurs. Injustice une nouvelle fois mise en avant vendredi dernier : « La présomption de majorité est la règle appliquée à de nombreux adolescents, alors que la loi stipule la présomption de minorité ». Face aux actions qui devraient se multiplier avant le début des vacances estivales, la Ville de Paris, et la France, pourraient être amenées à proposer des solutions, mais seront-elles pérennes cette fois… ?


 


F. Duhamel