Meknès, à la veille de la COP 22
Horticulture, culture maraîchère et viticole, céréales, bio stimulants, génétique bovine, reproducteurs, équipements d’élevage, hygiène, alimentation animale, équipements laitiers, gestion et traitement de l’eau, bio analyses et services, les opérateurs internationaux du secteur agricole se bousculent au portillon du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM).
En effet après le coup d’envoi donné par le prince héritier Moulay El Hassan à cette 11e édition, qui se poursuivra jusqu’au 1er mai, le salon fait salle comble. Professionnels, politiques ou simples curieux se côtoient dans une ambiance bon enfant rehaussée par la présence de pas moins de 63 délégations étrangères.
Organisé sous le thème « Agriculture résiliente et durable », le Siam constitue une plateforme idéale pour présenter les nouveautés internationales de quelques 1.200 exposants représentant 63 pays. Invité d’honneur, les Emirats arabes unis (EAU) mettent en avant leurs variétés de dattes sur fond de danses et musiques folkloriques.
Des exposants et des experts fournissent ainsi moult explications sur la stratégie visant à maximiser la productivité en eau que ce pays aride a su, depuis les années 2005, mettre en place grâce notamment à l’utilisation des ressources en eau alternatives telles que les eaux usées traitées et l’eau saline . Une expertise développée grâce au Centre de recherche des terres arides à Al-Ayn, qui travaille sur des essais de cultures céréalières en zone aride.
« Agriculture durable et résiliente», tel est le maître mot de cette manifestation » qui met en avant les préoccupations d’un secteur, de plus en plus exposé aux coup de boutoir des changements climatiques. C’est pour cela que le premier rendez-vous d’Afrique en matière agricole est interpellé au premier chef car il s’inscrit entre deux événements planétaires d’une importance capitale pour l’environnement. La COP22 à Marrakech, qui se tiendra en novembre 2016 et la COP21, qui a eu lieu à Paris en décembre dernier.
Pour Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, « la 11e édition du Siam, si elle offre d’exceptionnelles opportunités aux professionnels du secteur, pour un partage d’expériences multidimensionnelles ou encore la signature de plusieurs conventions structurantes, elle intervient également à quatre années de l’échéance du plan Maroc Vert. Un programme réussi qui représente une forte stratégie de développement agricole visant, à l’horizon 2020, de faire de l’Agriculture nationale un véritable levier de croissance sociale et économique ». Un défi de taille qui ne peut-être relevé que si la consommation de l’eau est optimisée au maximum, la richesse des sols agricoles préservée et l’utilisation des fertilisants et des produits phytosanitaires tiennent compte des contraintes environnementales.
Ce qui fait dire au ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, que « l’agriculture doit être perçue comme étant une partie de la solution pour la lutte contre le réchauffement climatique et non pas comme un problème ».
Aziz Cherkaoui