« Non au terrorisme, oui aux droits de l’homme », une campagne pédagogique, un message simple

 « Non au terrorisme, oui aux droits de l’homme », une campagne pédagogique, un message simple


« Non au terrorisme, oui aux droits de l'homme ! » C'est le slogan d'une campagne nationale lancée jeudi 28 avril par 46 associations tunisiennes et internationales. Lettre ouverte à l'opinion publique, vidéos de personnes victimes d'abus… Le message de ces ONG est clair : le terrorisme et les menaces contre la sécurité ne doivent pas compromettre les espaces de liberté. Pendant dix jours, elles vont donc tenter de sensibiliser les Tunisiens à cet enjeu.




 


Descentes musclées, intimidation, retour de la torture… En matière de lutte antiterroriste, certains Tunisiens appellent à plus de fermeté, quitte parfois à mettre de côté les droits de l'homme. « Pour combattre le terrorisme, je suis prêt à sacrifier ma liberté. Je m’en fous des droits de l’homme devant ce qui se passe actuellement avec le terrorisme », affirme par exemple ce Tunisien.


Ces propos tenus régulièrement dans les médias ont alerté la société civile. Elle souhaite donc sensibiliser les citoyens à l'importance du respect des droits de l'homme malgré la menace terroriste. Dans ce spot diffusé sur les réseaux sociaux, des personnalités témoignent face caméra de la menace qui pèse actuellement sur les droits de l'homme.


 


Des abus qui peuvent être contre-productifs


Des menaces pointées également par Amna Guellali, la représentante de Human Rights Watch en Tunisie. « Si on fait une lutte antiterroriste sauvage, qui ne respecte aucun des paramètres des droits de l’homme, on risque de traîner le pays d’abord vers la violence puis vers des abus de plus en plus élargis. Il y a une efficacité qui est nécessaire, mais qui est possible avec le respect des droits de l’homme », estime-t-elle.


Cette campagne vise aussi à lever «certains amalgames ». Selon ces ONG, au lendemain de chaque attaque terroriste, les défenseurs des droits de l'homme sont critiqués et se retrouvent parfois dans le banc des accusés.


 


S.S Avec AFP