Le projet de Conseil national des Tunisiens à l’étranger sous le feu des critiques

 Le projet de Conseil national des Tunisiens à l’étranger sous le feu des critiques


Les parlementaires tunisiens ont entamé l’examen en commission du projet de loi devant créer le Conseil national des Tunisiens résidents à l’étranger. Cette instance réclamée depuis de longues années par la diaspora pour répondre aux préoccupations particulières de ces citoyens résidents outre-mer. Mais, le texte présenté par le gouvernement est loin de satisfaire les associations représentant les près de deux millions de Tunisiens de l’étranger.


 


Mieux représenter les 2 millions de Tunisiens de l’étranger


Environ un Tunisien sur dix est établi hors de Tunisie. La naissance de cette instance consultative, réclamée depuis des décennies, est censée constituer un progrès pour cette population. Il s’agit notamment de répondre à leurs préoccupations et à leurs besoins dans des domaines aussi divers que les droits sociaux, l’état civil, les incitations à la participation de la diaspora au développement économique, les exonérations fiscales et douanières, etc.


Mais, plusieurs associations ont critiqué plusieurs points du projet de loi en cours d’examen et on déploré le résultat de ce qui était « censé être le fruit de concertations entre les pouvoirs publics, les représentants de la société civile et des associations de l’immigration tunisienne » n’est pas le reflet des « positions du mouvement démocratique et des associations membres de la Coordination des Associations de l’immigration et des Tunisiens de l’Étranger (CAITE) », a fait savoir cette dernière dans un communiqué.


 


Représentativité, indépendance et parité au cœur de la discorde


Selon la coordination, des « désaccords importants subsistent », notamment en matière d’indépendance et de représentativité au sein du futur conseil. Les associations craignent notamment « l’instrumentation de l’instance à des fins partisanes ». C’est pourquoi elles continuent de réclamer le principe « d’un(e) élu(e) de l’ARP par groupe parlementaire » et d’une représentation des associations de l’immigration des différents pays d’installation proportionnelle au nombre de ressortissants qu’elles représentent. Selon le dernier recensement (2014), la France représente ainsi plus de 50 % des Tunisiens hors de la métropole. De même, la parité et l’inclusion de syndicats et mouvements estudiantins réclamées par la CAITE ne figurent pas dans le projet de loi.


Le souvenir des méthodes du défunt parti du dictateur déchu sont encore dans les mémoires des militants établis ou exilés hors de Tunisie. « Nous n’accepterons pas, après la révolution (…) un retour aux conceptions et aux méthodes qui n’auraient pour résultat que de vider de son contenu le projet d’un vrai conseil consultatif et indépendant », préviennent les signataires du communiqué. Pour ce faire, le président de l’instance devrait être « issu du monde associatif et élu par les membres du conseil ».


Des revendications que la CAITE, dont une délégation se rend en Tunisie, entend défendre auprès des parlementaires examinant le texte en commission. Elles affirment d’ailleurs avoir le soutien de la société civile tunisienne dans cette démarche.


Rached Cherif