Violences policières : Commémoration des sept ans de la mort d’Ali Ziri
Image extraite du film documentaire de Luc Decaster
Voilà maintenant sept ans qu'Ali Ziri mourait entre les mains de la Police. Autant d'année d'un long combat judiciaire pour déterminer les conditions exactes de cette tragédie. Un drame de plus qui est venu alimenter le combat contre les violences policières et par extension le débat autour de la mise en place du récépissé du contrôle d'identité. Samedi (11 juin) à 15h, une commémoration du 7ème anniversaire de la mort d'Ali Ziri aura lieu à Argenteuil, pour se rappeler que le combat continue.
Un long combat
C'est donc en 2009 qu'Ali Ziri, 79 ans, est mort suite à des violences policières. Après sept ans d'allers et venues devant les tribunaux, le dernier pourvoi en cassation a abouti à un non-lieu définitif, le 16 février dernier. L'affaire sera désormais portée devant la Cour européenne des droits de l'homme. En attendant, comme pour Zyed et Bouna, morts à Clichy-sous-Bois en 2005, les policiers s'en sortent encore indemnes. « cela met même particulièrement en lumière la façon dont la justice réagit et répond lorsque les policiers sont impliqués dans les violences policières. A savoir la relaxe ou même l'absence de poursuite parfois tout simplement » constatait quelques mois auparavant Omar Slaouti, membre du collectif Ali Ziri. Collectif qui, entre le 13 et le 27 avril dernier, a présenté le film de Luc Decaster « Qui a tué Ali Ziri ? » dans plusieurs villes algériennes dont Ouled Rached, où vit la famille Ziri. Une projection relatant ce voyage aura lieu lors de la commémoration.
Récépissé oublié
Cette affaire Ali Ziri, comme plusieurs autres, ont fait surgir la question de la surveillance des contrôles d'identité. Ainsi en juin 2012, le gouvernement de gauche fraîchement élu annonce son aval pour la future mise en place d'un récépissé de contrôle d'identité, projet porté par le collectif Stop le contrôle au faciès. Malheureusement, dès novembre 2012, ce projet a été remis à plus tard. Quatre ans plus tard, toujours rien… : « Sous les gouvernements de gauche ou de droite, il y a eu à chaque fois un refus de traiter à égalité l'ensemble des concitoyens de ce pays (…) En 2012, la gauche a semblé s'emparer du problème mais cette question [récépissé de contrôle d'identité, ndlr]a été repoussée non seulement dans le temps, mais pire que ça, dans les oubliettes » regrettait Omar Slaouti.
En septembre dernier, le collectif Stop le contrôle au faciès a réussi à faire condamner l'Etat pour discrimination lors des contrôles d'identité. Le gouvernement a fait appel de la décision… En attendant, sept ans après la mort d'Ali Ziri, sa famille considère que justice ne lui a pas été rendue.
F. Duhamel
