73€ par mois le passe Navigo, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis dit stop !
Lundi dernier, le Premier ministre a annoncé la signature d’un protocole d’accord entre la région Île-de-France et l’Etat concernant le financement du passe Navigo. Les réactions ont alors fusé de toutes parts.
Alors que les twittos se sont amusés à partager les articles dans lesquels Valérie Pécresse promettait lors de sa campagne électorale de ne pas augmenter le tarif du passe Navigo en devenant présidente de Région, le président du conseil départemental, Stéphane Troussel publie un plaidoyer contre cette décision.
Ce dernier s’offusque que l’accord soit conclu en l’absence des départements qui sont pourtant à la fois membres et financeurs du STIF. De plus Stéphane Troussel déplore l’impact qu’aura cette mesure sur le pouvoir d’achat des habitants de son département. Pour lui, cet accord lèse tout particulièrement les entreprises de Seine-Saint-Denis, puisque la différence de taux entre les zones de la région sur la taxe versement transport est remise en cause. « Actuellement, Paris et les Hauts-de-Seine (Zone 1 du Versement Transport) ont un taux de 2,6%, quand le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis (Zone 2 du VT) ont un taux de 1,7%. »
Stéphane Troussel explique donc que cet accord est en défaveur des départements qui disposent de moins de ressources : « En alignant par le haut la fiscalité des entreprises de la Seine-Saint-Denis, l’accord trouvé entre le gouvernement et la Région tourne le dos à cet objectif de rééquilibrage et prend le risque de freiner le développement économique dans les quartiers populaires. »
Enfin une mesure qui pour le conseil départemental, s’inscrit clairement dans une politique où : « le combat contre les inégalités territoriales n'est apparemment plus une priorité ». En effet, en plus de cette augmentation du Versement transport pour les entreprises, le département souffre de difficultés des paiements des RSA notamment due à la baisse des dotations de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). Ceci implique que la région dispose de plus en plus de moyens par rapport au département. Le conseil général de Seine Saint Denis réclame donc que celle-ci s’occupe de projets importants pour les quartiers populaires tels que la prolongation de la ligne 1 du tramway.
Amina Chagar