Festival Palest’In & Out : Rencontres, talent et engagement
Se réapproprier son image, telle était une des missions prioritaires de l'Institut Culturel Franco-Palestinien (ICFP). Un pari en passe d'être réussi avec la mise en place du Festival Palest'In & Out, faisant la promotion de la création contemporaine chez les jeunes artistes palestiniens. Mais plus que la mise en avant des talents palestiniens, c'est avant tout un espace d'échange permettant de croiser les regards et d'avancer.
Echange
Pour la seconde édition du Festival Palest'In & Out, les objectifs d'échanges et de rencontres passent encore un cap. Si le festival se tient dans un premier temps à Paris (7-13 juillet), haut lieu de la culture, il se déplacera ensuite dans les villes de Jérusalem, Ramallah, Nablus, Gaza et Haifa du 24 au 30 octobre 2016. Photographie, vidéos, arts plastiques, théâtre, une véritable explosion de créativité partagée montrant la Palestine sous un autre visage, un visage jeune, dynamique et à l'identité multiple. Le festival joue donc pleinement son rôle de curateur de talents culturels mais pas uniquement : « C'est une plateforme de visibilité pour ceux dont les ailes se déploient, avides de rencontres et d'apprentissages artistiques pour une société plus juste et plus libre ». Les œuvres culturelles sont une chose, simplement il est impossible également de ne pas se rappeler que la dure réalité de la situation palestinienne influence grandement ces jeunes artistes.
Liberté, héritage
Dans le cadre du festival Palest'In & Out, une soirée cinéma se tiendra mardi 12 juillet à l'Institut des Cultures d’Islam. L'invité de la soirée sera Hiam Abbass, actrice, cinéaste et scénariste palestinienne, parlera de son expérience, même si elle est aujourd'hui installée à Paris. Mais avant cette rencontre s'annonçant éclairante à plus d'un titre, est programmée la projection du court-métrage « Bateau de papier » de Mahmoud Abu Ghalwa et Amer Nasser. Inspirée d'une histoire vraie, cet œuvre a pour toile de fond l'offensive militaire israélienne sur Gaza en 2014. Un film, un propos, un message fort empreint d'une dimension philosophique et, paradoxalement, terriblement ancrée dans la réalité : « Bateau de papier essaie, à travers ses personnages, d’illustrer la citation de Mahmoud Darwish : « Si nous avons la liberté de vivre dans la servitude, nous n’avons pas la liberté de la léguer ». » explique Mahmoud Abu Ghalwa. La preuve, si elle était nécessaire, que les artistes palestiniens ont des choses à dire et beaucoup de talent pour les exprimer.
Ferdinand Duhamel
Projection « Bateau de papier » de Mahmoud Abu Ghalwa et Amer Nasser + rencontre avec Hiam Abbas, le 12 juillet 2016 à l'Institut des Cultures d’Islam (Paris 18), 19h.