Les associations musulmanes dénoncent un attentat « abject » et appellent à la vigilance
L’attaque qui a frappé Nice dans la soirée du 14 juillet a fait au moins 84 morts.
Les associations représentants les musulmans de France ont réagi dès vendredi au sanglant attentat qui a frappé Nice dans la soirée du 14 juillet, qui a fait au moins 84 morts et plus de 200 blessées, dont une cinquantaine toujours dans un état grave. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) dénonce un « attentat abject et horrible », alors que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) appelle les autorités à la vigilance, notamment envers les « mouvements racistes et identitaires ».
Il ne peut y avoir de discussion avec les « fanatiques »
Dans un communiqué diffusé dans la matinée, le CFCM ne peut que constater que « le sommet de l’horreur a été atteint » en cette nuit de fête nationale. Le « terrorisme aveugle a commis un carnage en tuant des personnes innocentes dont le seul crime était de se rendre sur la Promenade des Anglais pour admirer le feu d’artifice », déplore-t-il.
Animée par un « sentiment de dégoût, de colère et de rage », l’association affirme sa solidarité avec les victimes et leurs proches. Elle estime qu’il « ne peut y avoir de discussions possibles avec de tels fanatiques » et appelle à l’éradication de la menace terroriste qui continue à « semer la désolation et la mort ».
Le CCIF appelle à « rassembler plutôt que diviser »
Les attentats de Paris en janvier 2015 avaient été suivis d’une vague d’actes islamophobes sans précédent dans toute la France. L’attentat de Nice fait déjà craindre à certaines organisations musulmanes une nouvelle recrudescence des agressions dirigées contre les musulmans et leurs lieux de culte.
Condamnant « avec la plus grande fermeté » l’attaque sur la Promenade des Anglais, le CCIF « en appelle à l'extrême vigilance des autorités, afin de tirer des leçons des attaques successives qui ont visé notre pays ». Elle souhaite notamment un renforcement de la protection des lieux de culte, « notamment dans la région de Nice » et un renforcement de la surveillance des « mouvements racistes et identitaires ». Ceux-ci multiplient les appels à la haine et incitent explicitement à des représailles à l'encontre des musulmans, selon le collectif.
Elle rappelle aussi que « les dérives de l'État d'urgence ou le ciblage abusif des musulmans amoindrissent la capacité de nos services de renseignement et, en définitive, ne garantissent pas notre sécurité ». L’association s’adresse enfin aux « commentateurs politiques et médiatiques » en les appelant à la responsabilité pour « rassembler plutôt que diviser ». « Si notre réponse au terrorisme doit avoir une chance de réussir, alors elle ne doit jamais s'exprimer au mépris des valeurs de fraternité et de liberté qui font notre devise », conclut-elle.
Rached Cherif
