Blockupy : actions pour une Europe juste et solidaire

 Blockupy : actions pour une Europe juste et solidaire

Le mouvement Blockupy prend de l’ampleur. ODD ANDERSEN / AFP


Dans une France de plus en plus soumise à des mouvements de protestation contre la politique d'austérité de ses gouvernements successifs, l'idée d'une convergence des luttes a fait son cheminement. « Nuit debout » en France, Podemos en Espagne, sont des exemples d'actions nationales qui se sont plus ou moins étendues par la suite. Le mouvement Blockupy tente lui de faire converger les luttes à un niveau transnational, un niveau européen.


 


Frapper fort


 


« Nous devons coordonner nos luttes, nous devons organiser des interventions ensembles, nous devons frapper fort ensemble » indique, offensif, le mouvement Blockupy. L'objectif est simple : cibler des lieux de pouvoirs européens afin d'engager des actions de protestation contre la politique européenne, jugée par ces derniers comme étant « autoritaire ». Blockupy, c’est l’addition de nombreux mouvements et organisations dont des associations, syndicats, membres de partis politiques et personnalités. Le mouvement organise une grande réunion, aujourd'hui (25 juillet) à Paris, afin de faire connaître leurs actions, leurs bonnes pratiques, mais aussi, et surtout, de discuter de leur prochain objectif : s'attaquer au Ministère du travail à Berlin. Blocages de masse, sit-in, débats, des pratiques pacifistes ayant déjà fait leurs preuves et dont le mouvement n'hésite pas à se servir, avec un certain succès d'ailleurs.


 


Blocage de la BCE


 


Si l'objectif de blocage du Ministère du travail peut paraître osé, il est forcément réalisable quand on sait que le Blockupy s'est attaqué l'année dernière à un bâtiment des plus sécurisés, le nouveau siège de la Banque Centrale Européenne (BCE) à Francfort. Le 18 mars 2015, lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau siège, ce ne sont pas moins de 20 000 personnes (chiffre de l'organisation) qui ont participé au blocage. Une grande journée d'actions afin de fermer les accès de la BCE. Manifestation, débats avec des intervenants venus de toute l'Europe, dont un représentant de Syriza (Grèce) et de Podemos (Espagne). Une cible, bien évidemment, loin d'avoir été choisie au hasard. La réalisation de cet édifice devait initialement coûter 850 millions d'euros lors du lancement du projet en 2002. A l'arrivée, ce sont 1,2 milliard d'euros qui ont été engloutis. Vraisemblablement, la rigueur budgétaire prônée par les états membres de l'Europe ne concerne pas leur propre banque. Forcément difficile à avaler pour les associations, syndicats et autres mouvements militant contre l'austérité.


 


 


Ferdinand Duhamel