Festival d’El Jem : Ces Tunisiens qui font honneur à la grande musique

L’orchestre symphonique tunisien est bien connu des habitants de la capitale et des quelques villes où il se produit régulièrement. Il l’est beaucoup moins du circuit international des orchestres classiques. Ses prestations, qui montrent un progrès régulier depuis plusieurs années, devraient changer cette donne. Le concert du 23 juillet à El Jem restera sans doute comme l’un des plus aboutis de la formation tunisienne à ce jour.

Samedi soir, dans le majestueux amphithéâtre romain d’El Jem, les musiciens de l’orchestre symphonique tunisien s’apprêtent à rivaliser avec les célèbres formations qui les ont précédés sur cette scène mythique. La semaine précédente, l’Orchestre du bal de l’opéra de Vienne avait conquis son public comme à l'accoutumée. Le 30, ce sera au tour de l’Orchestre del Maggio musicale de Florence, l’un des plus prestigieux d’Italie.

Mais ce 23 juillet, c’est aux Tunisiens de se mettre au niveau de ces formations venues d’Europe. Pour ce faire, ils sont accompagnés du talentueux Hassen Doss, dit « El Maestro », au chant. Le moins que l’ont puisse dire, c’est que le pari est réussi, haut la main.

Tant les musiciens que le chanteur lyrique ont livré une prestation de haut vol, alternant entre les airs connus de la musique classique, chants populaires et compositions originales. À 31 ans, Hassen Doss a prouvé qu’il mérite son surnom, tant sa voix d’or a sublimé le décor déjà magique de l’amphithéâtre. « Funiculi Funicula », « La donna e Mobile », « O Sole Mio » ou encore « Con te partiro », El Maestro chante tout ce qu’il veut.

La musique arabe n’est pas oubliée, puisque le public a écouté avec un plaisir palpable des morceaux de l’album Dar el Bey de Hassen Doss : « Tabaani », « Chatha », « Bidou khal » ou encore « Ya weldi », par laquelle il a rendu hommage à sa mère présente dans le public. Les musiciens tunisiens ont à leur tour mis la barre à bonne hauteur ; nul doute que les musiciens florentins auront à cœur de faire au moins aussi bien samedi prochain.

Rached Cherif