Mineurs isolés étrangers : dans l’Oise, les jeunes majeurs sont pénalisés
Etre migrant et avoir entre 18 et 21 ans, une situation qui permet difficilement d'obtenir une aide qui est pourtant légalement définie. Les associations s'inquiètent du fait que l'accompagnement de l'aide sociale à l'enfance (ASE), dont devraient bénéficier les jeunes jusqu'à leur 21 ans, soit parfois rompu dès lors que les jeunes ont atteint leurs 18 ans. Une situation notamment constatée dans l'Oise où l'association "Solidarité Migrants" a interpellé le président du conseil départemental.
Modification injustifiée ?
L'accompagnement de l'ASE est enjeu d'une importance capitale pour nombre de mineurs isolés étrangers mais également pour les jeunes majeurs. Ce dispositif permet notamment aux bénéficiaires de poursuivre leur scolarité afin d'obtenir une réelle autonomie dans le futur. Or, il semblerait que l'ASE ne tienne pas totalement son rôle selon l'association Solidaité Migrants : « Nous avons été alertés par de nombreux jeunes majeurs très angoissés par leur mise à la rue effective ou prochaine. Ces jeunes sont en cours de scolarité ou ont terminé leur cursus mais n’ont pas encore trouvé de travail pour être en totale autonomie (…) Certains avaient des contrats jeunes majeurs de plusieurs mois. Des jeunes nous informent de la modification de la date de fin de leur contrat ». Une situation qui pose évidemment problème dans la stabilisation de la vie de ces jeunes majeurs.
Impasse
Au-delà de l'aide pour la poursuite des études scolaires, l'ASE met également en place un accompagnement administratif pour la régularisation du séjour, qui se fait à l'approche de la majorité. Des procédures qui durent longtemps et qui se concrétisent souvent bien après les 18 ans. Dans ces cas, ne plus être bénéficiaires de l'ASE pose problème : « Lors de leurs démarches à la préfecture, il leur est demandé de fournir le rapport éducatif, l’attestation de prise en charge par l’ASE et le contrat jeune majeur en cours de validité. Il leur est évidemment impossible de fournir ces documents s’ils ne sont plus pris en charge. Votre décision risque d’entraîner un refus de séjour à ces jeunes que vous aviez pour mission d’insérer ». Une difficulté de plus dans le parcours déjà très compliqué de ces migrants vers la régularisation.
F. Duhamel