Rentrée bloquée à l’école Pasteur (93)

 Rentrée bloquée à l’école Pasteur (93)

Des enfants participants à une manifestation de parents d’élèves à Saint-Denis. JOEL SAGET / AFP


 


Suite à l’annonce de la fermeture d’une classe  pour la rentrée de septembre 2016, la fin d’année scolaire  à l’école Pasteur de Saint-Denis avait été très mouvementée. Le 10 juin dernier, le collectif de parents d’élèves de Floréal avait commencé un blocus pour protester, notamment, contre cette fermeture de classe. Aujourd’hui (1er septembre), jour de rentrée, le collectif l’annonce clairement, les parents bloqueront l’école, afin d’obtenir des conditions de travail décentes pour leurs enfants.


 


Blocage


« On bloquera la rentrée s’il le faut ! » annonçait le collectif Floréal-Saussaie-Courtille de Saint-Denis en juin dernier. Face à cette fermeture de classe, qui entraînera le dépassement du seuil de 23 élèves par classe, normalement appliqué avec le classement REP+ (réseau d’éducation prioritaire), les parents d’élèves ne lâcheront rien.


L’année scolaire n’a pas commencé qu’ils sont déjà inquiets pour les conditions d’enseignements de leurs enfants. Ce qui est mis en place pour cette rentrée semble largement insuffisant : « 503 enseignants en plus sur le département, est-ce suffisant ? Le ministère de l’Education nationale continue à nous donner des miettes. Ils tentent de gérer la pénurie sans que ça craque, et chaque année ça craque… ».


Les choses sont claires, les parents d’élèves du collectif ne souhaitent pas revivre des années scolaires comme les précédentes, à se battre pour que leurs enfants aient simplement les mêmes conditions d’éducation que les autres.


 


Mépris


En juin dernier déjà, face au blocus de l’école Pasteur, la Direction des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN) avait fait preuve d’immobilisme mais ceux-ci prévenaient déjà : « Aucune réaction de la DSDEN, ni de l'inspectrice. Ils nous testent mais on n'abandonne pas » confiait Mounir Othmane, membre du collectif des parents d'élèves de Floréal à Saint-Denis. Si la dernière action avait lieu en fin d’année, à une période où les institutions peuvent se permettre de faire traîner les dossiers jusqu’aux vacances scolaires, cette action, le jour même de la rentrée, devrait susciter une réaction.


Pour le collectif Floréal-Saussaie-Courtille, seule une action d’une telle ampleur dès le début de l’année permettra peut-être la prise en considération des conditions d’apprentissage au rabais de leurs enfants : « nos enfants continuent très massivement leur route vers le mal-être à l’école, le décrochage, l’échec, et les orientations subies, sans que personne ne s’inquiète au ministère de l’Education nationale. La pénurie d’enseignants, la colère des parents, le malaise des enfants, tout cela est devenu la norme. Combien de temps, nos enfants et nous, parents, allons pouvoir tenir face à ce mépris ? ».


 


L’année scolaire en Seine-Saint-Denis commence donc comme elle s’était terminée…


 


F. Duhamel