Pour le chef de la police, les Noirs et les Arabes sont « naturellement suspects »

 Pour le chef de la police, les Noirs et les Arabes sont « naturellement suspects »

Le chef de la police israélienne


 


Il n’y a pas qu’en France que les "Noirs" et les "Arabes" sont pointés du doigt. Ce mardi 30 août, en marge d’un congrès de juristes à Tel-Aviv, le chef de la police israélienne, Roni Alsheikh, s’est lâché. Selon lui, les Falashas (Juifs éthiopiens), comme les autres immigrés, les Arabes israéliens et les Palestiniens de Jérusalem-Est, tombent plus fréquemment dans la délinquance. 


 


« Toutes les études criminologiques du monde le prouvent : les immigrés sont plus souvent impliqués dans des affaires criminelles que les autres et ce n'est pas surprenant », a-t-il déclaré.


Sans surprise, il a immédiatement reçu le soutien du ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan, connu pour ses positions radicales. C’est lui qui, notamment en mai dernier, avait donné l’ordre à la police de ne plus rendre les « corps de terroristes » de Jérusalem-Est à leurs familles.  


Des propos qui ont été très mal accueillis au sein de la communauté éthiopienne. Près de 135000 Falashas vivent en Israël : un tiers d’entre eux sont nés sur le territoire.  « Le chef de la police reconnaît ouvertement qu’Israël est un pays raciste », a affirmé un député d’origine éthiopienne qui a demandé des excuses à Roni Alsheikh.


A gauche, on a réclamé la démission du chef de la police, qui n’en est pourtant pas à son coup d’essai en matière de dérapages. Une demande qui devrait rester vaine : depuis sa nomination il y a un an, il a multiplié les bévues, sans être inquiété par sa hiérarchie.


Régulièrement, la communauté éthiopienne dénonce les violences policières dont elle est victime. En 2015, une série de manifestations dans tout le pays avait été déclenchée par une vidéo montrant une agression policière contre un soldat israélien éthiopien.


 


Nadir Dendoune