Quand Nadine Morano cite Habib Bourguiba en exemple
Invitée par Jean-Jacques Bourdin à son émission en direct sur RMC, l’icône de la droite réactionnaire et députée européenne Nadine Morano a longuement polémiqué sur les questions relatives à l’immigration et l’islam en France. Caricaturale, l’élue LR du Groupe du Parti populaire européen a récidivé, après avoir affirmé l’an dernier que « la France est un pays judéo-chrétien, de race blanche ».
« L’islam est une religion dangereuse »
Le journaliste n’a pas eu à insister pour amener Morano sur le terrain du discours xénophobe : « Tel qu’il est exploité aujourd’hui, l’islam est une religion dangereuse aux mains de ceux qui utilisent une partie de l’écriture pour nous faire la guerre. Nous sommes en guerre ! », a-t-elle lancé, ajoutant qu’« on tue au nom de l’islam dans notre pays et nous avons un sérieux problème avec l’islam en France ».
Consacrant une longue tirade (10ème minute de la vidéo ci-dessus) à ce qu’elle appelle « le tchador » ainsi qu’à l’affaire du burkini, Nadine Morano a affirmé que « la prolifération du voile intégral en France révèle un enjeu majeur, celui de la soumission de la femme », qu’elle « ne laissera pas faire », « le devoir de la classe politique étant de légiférer », et qu’elle « privera les femmes intégralement voilées de leurs droits sociaux si elle ne sont pas françaises ».
Versant dans l’anachronisme mais aussi un certain amalgame, Morano a tenu à établir un parallèle avec Habib Bourguiba, l’ancien président à vie tunisien, qui avait mené une politique moderniste à partir des années 50, mais éradicatrice vis-à-vis de l’islam politique, et appréciée au même titre que Nasser et Atatürk également cités par Morano.
« Quand en 1956, Bourguiba a mis en place le code du statut personnel en Tunisie pour libérer les femmes, même du voile simple, à cette époque-là ça a fait rigoler tout le monde mais quand on voit ce que cela a donné… », a prétendu la députée. « Et maintenant hélas, pour être allée régulièrement en Tunisie, quand vous voyez la dégradation de la situation en Tunisie suite à la victoire d’Ennahdha aux élections et donc des frères musulmans… » a regretté Morano, dont les déclarations ont été reprises par des médias affiliés à l’ex régime et certains nostalgiques qui ont remercié « l’élue française », pour avoir « tiré la sonnette d'alarme ».
S.S
