Rentrée scolaire : des MIE scolarisés sans endroit où dormir
Le silence. Voilà la seule réponse du président du conseil départemental de l’Oise à la lettre envoyée par des associations dénonçant les agissements de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en juillet dernier. Dans l’Oise notamment, ce dispositif devant accompagner les mineurs isolés étrangers jusqu’à leur 21 ans, semble rompu dès que les bénéficiaires ont atteint leurs 18 ans. Une injustice toujours pas rectifiée alors que débute une nouvelle année scolaire…
Trouver des solutions
Alertés par de nombreux jeunes majeurs menacés d’être mis à la rue, le collectif solidarité jeunes migrants dénonce le non-respect de son contrat par l’ASE en Oise. Le contrat liant l’ASE aux jeunes migrants s’est vu modifier par l’organisme d’aide ayant pour effet immédiat de jeter à la rue des jeunes scolarisés : « Des jeunes scolarisés expulsés de l’ASE vont en cours le jour et dorment à la rue la nuit.
Des solutions doivent être envisagées : restauration, internat scolaire, cohabitation… mais surtout prolongation des contrats Jeunes Majeurs jusqu’à l’autonomie du jeune (projet scolaire, projet professionnel) ». Des solutions peuvent donc bien être envisagées, faut-il encore avoir la volonté politique de changer cette situation. Jusqu’ici, ce ne semble pas être en tête des priorités dans l’Oise.
Tests osseux et stabilité menacée
Bénéficier de l’ASE jusqu’à 21 ans permettait aux jeunes majeurs, d’une part, de poursuivre leur scolarité afin de construire leur avenir, et d’autre part, d’accéder à un accompagnement administratif pour la régularisation du séjour, se faisant habituellement à l’approche de la majorité. Des démarches pouvant s’étaler sur plusieurs années, or sans l’apport de l’ASE, les documents adéquats ne peuvent être présentés et le jeune majeur risque le refus du séjour.
C’est pourquoi le collectif solidarité jeunes migrants combat les pratiques de l’ASE dans l’Oise qui ne remplit pas son contrat en « lâchant » les MIE dès 18 ans, par tous les moyens : « D’autres sont exclus de l’ASE car déclarés majeurs après les tests osseux bien qu’en possession d’un acte de naissance attestant de leur minorité.
Junior M dont l’acte de naissance indique qu’il a 16 ans, s’est retrouvé à la rue à Beauvais après un examen osseux ». Cette mise en situation d’échec condamne ces MIE, non seulement à la rue, mais aussi à une situation de séjour irrégulier et donc potentiellement à une Obligation de quitter le territoire français. Le tout avec le silence assourdissant du conseil départemental de l’Oise.
F. Duhamel